Le 11 septembre 2025, la Cour constitutionnelle a jugé inconstitutionnelle une partie de la Loi sur l’enregistrement des naissances et des décès n° 51 de 1992 et le règlement 18(2)(a) des Règlements de 2014. Jusqu’ici, les hommes devaient obtenir une autorisation spéciale, rarement accordée, pour adopter le nom de leur épouse après le mariage, tandis que les femmes bénéficiaient de ce droit automatiquement. Le verdict estime que cette disposition « discrimine injustement sur la base du genre » et rétablit une égalité juridique essentielle au sein du mariage.
Cette décision fait suite à des batailles juridiques menées par plusieurs couples. Henry Van Der Merwe et Jana Jordaan souhaitaient que le mari prenne le nom de son épouse, notamment pour honorer ses parents décédés, mais leur demande avait été refusée par le ministère de l’Intérieur. De même, Jess et Andreas Bornman voulaient créer un nom composé afin de préserver le lien familial de Madame Bornman. Ces cas avaient déjà été gagnés devant une Haute Cour, mais la confirmation par la Cour constitutionnelle rend désormais cette possibilité officielle pour tous les couples sud-africains.
La Cour a souligné que l’interdiction renforçait les normes patriarcales, limitant la manière dont les femmes peuvent transmettre leur identité familiale. Le jugement ouvre ainsi la voie à une plus grande liberté individuelle et affirme que l’identité au sein du mariage ne doit plus être dictée par le genre. L’Afrique du Sud rejoint ainsi plusieurs pays européens et certains États américains ayant déjà des dispositions similaires. La Cour a précisé que cette décision concerne uniquement les noms des époux et non ceux des enfants, qui relèvent d’autres dispositions légales, bien que les parents puissent toujours demander le changement de nom de leur enfant auprès du Directeur général compétent. Cette réforme place l’Afrique du Sud à l’avant-garde de l’égalité des genres dans le mariage et illustre un engagement fort pour permettre à chaque individu de choisir librement son identité et celle de sa famille.