Nazih, 25 ans, alias X Nazih X, s’est fait connaître sur TikTok pour ses vidéos provocatrices visant les institutions gabonaises. Il accuse notamment la Direction générale de la Sécurité et de la Surveillance (DGSS) d’être impliquée dans le trafic de drogue et dénonce des figures de la magistrature et de la classe politique. Mais l’affaire prend une tournure plus grave lorsqu’il affirme détenir 46 enregistrements et 14 vidéos compromettants. Il aurait demandé entre 6 et 10 milliards de FCFA au président Brice Clotaire Oligui Nguema pour ne pas les publier. Plus troublant encore, plusieurs sources indiquent que Nazih percevait 4 millions de FCFA mensuels de la présidence, une somme vertigineuse comparée au SMIG fixé à 150 000 FCFA.
Ce point soulève des interrogations sur l’usage des fonds publics dans le financement de figures d’influence. Son arrestation à Beyrouth, saluée par Libreville, s’inscrit dans une volonté de préserver les relations stratégiques entre le Gabon et le Liban. Mais au-delà des enjeux judiciaires, l’affaire pose un débat plus vaste sur l’éthique numérique. Elle révèle le danger d’une influence virale dépourvue de responsabilité morale, dans un contexte où les réseaux sociaux deviennent des arènes de pouvoir parallèle. Le procès à venir sera crucial, autant pour élucider les faits que pour réfléchir aux limites entre liberté d’expression, chantage numérique et gouvernance à l’ère digitale.