L’annonce a été faite le 30 juillet 2025 par le président Andry Rajoelina. Heriniaina Rijasoa Andriamananarivo et Singh Khushwinder, de nationalité indienne, ont été arrêtés par la brigade criminelle à Antsirabe et Faliarivo Ampitatafika. Ces deux hommes sont accusés d’avoir monté un partenariat douteux entre Madagascar Airlines et un investisseur basé en Inde, censé livrer cinq Boeing 777. Mais les avions ont fini par atterrir en Iran, pays visé par des sanctions économiques strictes.
Au cœur du scandale, la falsification de documents officiels délivrés par l’Aviation Civile de Madagascar (ACM), à savoir les certificats provisoires d’immatriculation et de navigabilité. Ces certificats, valables initialement jusqu’en avril 2025 pour un convoyage vers un atelier au Kenya, auraient été illégalement modifiés par Udaan Aviation pour prolonger leur validité. Trois de ces appareils ont attiré l’attention de l’Autorité de l’Aviation Civile du Cambodge, qui a révélé la supercherie le 20 juin. L’ACM a ensuite confirmé la falsification.
Les appareils sont désormais considérés comme « apatrides » et volent en violation des normes de l’OACI. Madagascar, soupçonné d’avoir permis indirectement une livraison en Iran, s’expose à des sanctions diplomatiques et pourrait être rétrogradé par des organismes internationaux. Pour tenter de limiter les dégâts, le gouvernement a sollicité l’aide du FBI et d’Interpol. Le scandale a déjà emporté le ministre des Transports, Valery Ramonjavelo, limogé pour avoir agi sans en référer à la présidence. Rajoelina a salué l’action des forces de l’ordre et promis de protéger la souveraineté du pays. Mais l’opinion publique, elle, reste dubitative face aux responsabilités internes. Cette affaire explosive pourrait marquer un tournant pour Madagascar, appelé à restaurer d’urgence la confiance dans ses institutions et sa régulation aérienne.