Le parquet de Nanterre a requis le renvoi d’Achraf Hakimi devant la cour criminelle pour viol, relançant une affaire qui secoue le monde du football. Cette demande intervient plus de deux ans après les faits présumés, à la suite d’une plainte d’une jeune femme de 24 ans qui affirme avoir été agressée au domicile du joueur en janvier 2023. Achraf Hakimi, défenseur international marocain et vice-capitaine du Paris Saint-Germain, a été mis en examen dès mars 2023 et placé sous contrôle judiciaire. Lors d’une confrontation en décembre 2023, les deux parties ont maintenu leurs versions opposées. L’avocate d’Hakimi dénonce une accusation mensongère et évoque une possible tentative de racket, tandis que l’avocate de la plaignante rejette toute campagne de déstabilisation.
Face à cette évolution, le Club des Avocats au Maroc a dénoncé des « défaillances procédurales graves » et un non-respect de la présomption d’innocence. L’organisation souligne notamment une enquête déclenchée sans dépôt de plainte formel ni certificat médical, une instruction menée sous pression médiatique, un délai judiciaire anormalement long, et une absence d’éléments probants tels que témoins ou examens médicaux. Le club pointe aussi la méconnaissance du principe du doute en faveur de l’accusé et l’impact négatif d’une médiatisation précoce. Enfin, il dénonce le non-prise en compte d’éléments à décharge évoquant une intention pécuniaire, et annonce la création d’une commission indépendante pour surveiller le respect des droits dans cette procédure.
Cette affaire illustre la difficulté pour les personnalités publiques à concilier image médiatique et justice équitable. Achraf Hakimi, reconnu comme l’un des meilleurs arrières droits au monde, voit sa carrière et sa réputation en jeu. La décision finale du juge d’instruction est attendue avec attention, dans un contexte où la transparence et le respect du droit restent cruciaux pour garantir l’équité face à la pression médiatique.