Le développement de l’Afrique reste étroitement lié à son accès à l’énergie. La Banque africaine de développement (BAD) estime avoir contribué, au cours de la dernière décennie, à fournir l’électricité à plus de 28 millions de personnes et à accroître la capacité installée de 12 000 mégawatts. Selon John Kioli, président du Groupe de travail sur les changements climatiques au Kenya, l’électrification a un impact direct sur la santé et la dignité, en permettant notamment la conservation des vaccins et de meilleures conditions dans les structures médicales.
Pour accélérer les progrès, la BAD et la Banque mondiale, avec leurs partenaires, ont lancé la « Mission 300 », qui vise à raccorder 300 millions de personnes d’ici 2030. Kevin Kariuki, vice-président de la BAD pour l’électricité et l’énergie, estime toutefois que la mise en œuvre nécessitera 126 milliards USD (77 490 milliards FCFA). Il souligne que ces institutions, malgré leurs efforts, ne pourront mobiliser seules l’ensemble des financements requis, ce qui implique une coopération élargie et des solutions innovantes. L’électrification africaine devra également être durable.
Actuellement, les énergies renouvelables représentent 24,1 % de la production électrique, dont 76 % issus de l’hydroélectricité, une source vulnérable au changement climatique. John Kioli insiste sur la nécessité d’inclure un volet d’adaptation dans les projets, afin de renforcer la résilience face aux aléas climatiques. La feuille de route de la BAD prévoit enfin des mécanismes de suivi, tels qu’un indice de réglementation de l’énergie en Afrique et des systèmes d’évaluation par pays. Ces dispositifs visent à aligner les efforts sur les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Selon les institutions financières, relever ce défi énergétique est essentiel pour soutenir la croissance économique et améliorer les conditions de vie sur le continent.