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18/06/2025   

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Abidjan 2025 : Journalistes et Chercheurs Unissent leurs Forces pour une Information Scientifique Fiable et la Santé Mondiale

La deuxième Conférence mondiale des journalistes scientifiques francophones, qui s’est tenue du 9 au 14 juin 2025 à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, a rassemblé plus de 100 journalistes et chercheurs venus de 17 pays autour d’un objectif commun : renforcer la coopération entre science et médias face à l’urgence de la désinformation, notamment dans le domaine de la santé.

Cette conférence, organisée autour du concept de « One Health » – une seule santé, englobant santé humaine, animale et environnementale – était portée par le Réseau des journalistes scientifiques d’Afrique francophones (RJSAF) et l’Association des journalistes scientifiques de Côte d’Ivoire (MSD). Les organisateurs, Mamadou Traoré (MSD) et Kossi Balao (RJSAF), ont appelé à une collaboration “franche” entre chercheurs et journalistes pour bâtir “un monde plus vert, plus sain”.

Les intervenants ont insisté sur l’importance d’une information scientifique rigoureuse et accessible au grand public. Dramane Kaba, directeur de l’Institut Pierre Richet-INSP, a affirmé qu’“impliquer les journalistes dès la conception des politiques de santé” permet de mieux informer les populations. Il a illustré ses propos par l’exemple de la lutte contre le paludisme : “Quand les gens comprennent comment se transmet la maladie, ils utilisent la moustiquaire.” Edgar Valery Adjogoua, de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, a insisté sur la nécessité de créer un lien régulier entre scientifiques et journalistes pour “expliquer ce qui se passe dans les laboratoires”. Pour Yao Selom Atrah, de l’Africa CDC, la clé est la confiance : elle permet aux journalistes de diffuser “la vraie information au bon moment”. Selon lui, prévenir les controverses nécessite de communiquer tôt : “C’est quand les gens n’ont pas les bonnes informations qu’ils prennent pour vraie la première rumeur venue.”

Un autre temps fort de la conférence a été consacré aux vaccins. Le panel “Vaccins et controverses : comment bien traiter l’information” a mis en lumière la sensibilité du sujet. Lise Barneoud, journaliste scientifique indépendante, a souligné l’importance de l’accès aux données brutes des essais cliniques, estimant que “communiquer sur les risques des vaccins ne crée pas la panique, c’est l’opacité qui la crée”. Elle a plaidé pour une posture journalistique équilibrée : “Notre rôle n’est pas de relayer la communication des laboratoires, mais d’exposer les faits.” Dans le même esprit, Edgar Adjogoua a estimé que “le seul vrai problème autour des vaccins, c’est la communication”. Il a rappelé que les effets indésirables sont pris en compte par des comités de suivi, mais que ces informations doivent mieux circuler.

La lutte contre la désinformation a été au cœur des échanges, tant les fausses nouvelles représentent un danger croissant pour la santé publique. Amplifiées par les réseaux sociaux, elles prospèrent souvent en l’absence d’une communication claire. Pour Yao Selom Atrah de l’Africa CDC, il est crucial d’anticiper les rumeurs en diffusant « la bonne information bien avant », car « c’est quand les gens n’ont pas les bonnes informations qu’ils prennent en compte la première qui leur tombe sous la main ». Il insiste sur le rôle central des journalistes pour éviter la confusion en diffusant des données fiables. Dominique Favre, ambassadeur de Suisse en Côte d’Ivoire, les a appelés à être des « acteurs majeurs de la lutte contre les fausses informations ». Rendre la science accessible, selon lui, permet de renforcer la confiance du public et d’alimenter les débats sur la santé, l’alimentation ou le climat.

La conférence a jeté les bases d’une coopération renforcée entre journalistes et chercheurs, indispensable pour rendre la science accessible et renforcer la confiance du public. En décloisonnant les savoirs, elle vise à mieux informer les citoyens et guider les politiques de santé. Dans l’esprit de l’approche « One Health », les participants ont plaidé pour une communication scientifique plus ouverte, proactive et ancrée dans les réalités locales. Les journalistes scientifiques apparaissent ainsi comme des acteurs clés, capables de combattre la désinformation, valoriser la recherche et rapprocher les citoyens des enjeux sanitaires, environnementaux et sociétaux majeurs.

Sources : https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/scidev-net-at-large/chercheurs-et-journalistes-mesurent-linteret-dune-etroite-collaboration/ https://universciences.com/scientifiques-et-medias-autour-dune-seule-sante-abidjan-accueille-la-2e-conference-mondiale-des-journalistes-scientifiques-francophones/ https://rjsaf.org/ https://africacdc.org/

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