Le vendredi 16 août 2024, le Sénégal a réalisé une avancée majeure dans son histoire en envoyant dans l’espace son tout premier satellite, conçu et fabriqué par ses propres ingénieurs. Ce satellite, baptisé GAINDESAT-1A, est un petit cube de 10 cm pesant environ un kilogramme. Il a été lancé à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX depuis le centre spatial universitaire de Montpellier, en France. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est dit fier de cette réalisation, déclarant sur le réseau social X : « Le Sénégal entre dans une nouvelle ère. » Ce lancement historique symbolise non seulement un succès technique, mais aussi un pas important vers l’indépendance technologique du pays.
Malgré sa petite taille, ce satellite a une mission cruciale : collecter des données essentielles pour la gestion des ressources en eau du Sénégal. Il sera capable de recueillir des informations de capteurs au sol, mesurant par exemple la hauteur de l’eau dans les puits et les lacs. Ces données permettront de mieux gérer ces ressources, particulièrement dans les régions où l’infrastructure de communication est limitée[1]. Au-delà de ses missions immédiates, ce programme satellite vise également à développer les compétences des ingénieurs et étudiants africains dans la technologie spatiale. L’objectif est de permettre à terme la conception et la fabrication de satellites directement sur le continent africain, réduisant ainsi la dépendance aux technologies étrangères.

Selon les dernières données réactualisées en février 2024, le cabinet spécialisé « Space hubs Africa » a fait savoir que le continent africain comptait 59 satellites lancés par 15 pays à cette date. Le Sénégal devient ainsi le 12e pays africain à se doter d’un satellite en orbite. Ce succès technologique est le fruit de 5 années de travail acharné des ingénieurs et techniciens sénégalais. Il marque une étape importante dans la marche du Sénégal vers la souveraineté technologique, comme l’a souligné le président Bassirou Diomaye Faye. L’astronome Maram Kairé, directeur général de l’agence sénégalaise d’études spatiales, a qualifié cet événement de « jour historique dans la marche de notre pays et la volonté d’en faire une nation spatiale« . Les données collectées par GAINDESAT-1A serviront à des fins de surveillance climatique, de gestion des catastrophes naturelles, de surveillance de la qualité de l’air et de l’eau, entre autres.
Ce lancement réussi du premier satellite sénégalais ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour le développement technologique du pays. Il symbolise la volonté du Sénégal de s’affirmer sur la scène spatiale internationale et de contribuer à l’essor de l’industrie spatiale africaine.