Riche de sa couverture forestière représentant 88% de son territoire, le Gabon se trouve à un tournant décisif de son histoire économique. Adrien Nkoghe Essingone plaide pour une nationalisation négociée de l’économie nationale, dirigée par le président de la Transition, le Général Oligui Nguema. Face aux doutes des institutions internationales, il propose la création d’une Société Nationale Forestière et la réexamination de l’interdiction d’exportation de grumes, afin de réduire le déficit budgétaire et de respecter les engagements climatiques. Une gouvernance exemplaire et des actions concrètes sont, selon lui, les clés pour restaurer la dignité du peuple gabonais et assurer un avenir prospère.
Vision pour l’avenir économique du Gabon
Le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, porte une vision ambitieuse pour le Gabon : restaurer la dignité du peuple par la nationalisation négociée de l’économie nationale. Une économie robuste, où les fruits sont équitablement partagés entre les citoyens, garantit des biens politiques précieux tels que l’unité nationale, la paix sociale, et le mieux-être collectif. Cet objectif, prioritaire depuis le coup de libération des 29 et 30 août 2023, est aujourd’hui confronté aux analyses sceptiques du FMI, de Moody’s et de Fitch, qui questionnent la capacité du Gabon à supporter le poids de ses acquisitions dans un contexte d’endettement préoccupant. Cependant, le Gabon dispose d’un potentiel économique considérable, et avec une population relativement faible, le défi de l’appropriation de l’économie nationale est surmontable. Une gouvernance exemplaire est essentielle pour concrétiser la nouvelle politique économique du Président de la Transition. Plutôt que de ralentir le processus d’industrialisation du bois ou de s’écarter des engagements climatiques, il est crucial de trouver de nouvelles niches économiques pour consolider la situation financière du pays.
Création d’une Société Nationale Forestière
La création d’une Société Nationale Forestière apparaît comme une nécessité impérieuse. Le Gabon possède une couverture forestière représentant environ 88% de son territoire, avec un taux de déforestation extrêmement faible, estimé à moins de 0,1% par an depuis 30 ans. Les essences disponibles sont abondantes et de grande qualité, offrant une matière première renouvelable grâce à un reboisement systématique. Notre forêt constitue un puits de carbone positif d’environ 100 millions de tonnes de CO2, et des étendues considérables pourraient être attribuées à la nouvelle Société Nationale Forestière. Depuis l’interdiction d’exporter les grumes, le taux de transformation a certes augmenté, mais il n’a pas généré la valeur ajoutée attendue en termes de ressources budgétaires. Contrairement à l’idée reçue, la transformation locale ne crée pas toujours plus de valeur ajoutée que l’exportation des produits bruts. Par exemple, le rendement de transformation du bois de Tali en Afrique centrale est plafonné à 35-40%, alors qu’en Chine ou au Vietnam, il atteint 90-95%. Les grumes rapportent les recettes fiscales les plus élevées dans les pays de la région qui continuent de les exporter. Une décision stratégique pour sortir d’une impasse financière passe par l’ouverture de cette fenêtre d’exportation.
Partenariats internationaux et technologies
La Société Nationale Forestière pourrait se structurer sous la forme de joint-ventures avec plusieurs pays asiatiques dotés de technologies de pointe dans le secteur de la transformation du bois. La direction générale serait basée au Gabon, tandis que les ateliers de transformation se situeraient dans les pays partenaires. Ce modèle favoriserait le transfert de compétences et de technologies, tout en garantissant que le Gabon tire parti de ses ressources naturelles de manière durable et bénéfique pour son économie. Pour un Gabon plus fort, il est temps d’oser l’audace économique. La création de la Société Nationale Forestière et l’ouverture de nouvelles perspectives économiques sont essentielles pour l’avenir du pays. Il est crucial de sortir de la culture du silence et de prendre des mesures audacieuses pour un Gabon nouveau, en s’appuyant sur les ressources naturelles et en adoptant une gouvernance exemplaire. Le Gabon doit se positionner comme un leader dans la gestion durable de ses forêts, tout en assurant la prospérité de son peuple.
Ainsi, le Gabon a l’opportunité de transformer ses défis en atouts, en mettant en œuvre une vision claire et ambitieuse pour son avenir économique. Les actions concrètes et une gouvernance exemplaire sont les clés pour restaurer la dignité du peuple gabonais et garantir un avenir prospère.
Sources : https://www.gabonreview.com/tribune-nationalisation-gabonaise-conforter-la-vision-du-president-de-la-transition-par-une-gouvernance-exemplaire/ https://www.gabonreview.com/tribune-pour-un-gabon-forestier-le-pari-de-la-souverainete-economique/ http://www.africain.info/news=10183719 https://businessfinanceint.com/vers-une-reforme-economique-inclusive-lappropriation-de-leconomie-par-les-gabonais/