Le Sénégal, confronté à une recrudescence meurtrière de l’émigration clandestine, a présenté jeudi un plan de lutte contre le phénomène sur dix ans, devant être financé par le budget national et des partenaires extérieurs. La Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI) vise « à réduire drastiquement le phénomène à l’horizon 2033 », a déclaré le ministre de l’Intérieur Antoine Felix Abdoulaye Diome, lors de la présentation du document.
La route migratoire des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe dans l’océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d’activité au départ des côtes du nord-ouest de l’Afrique. Plusieurs drames ont été recensés ces deux dernières semaines au Sénégal, après au moins 30 morts enregistrés dans deux chavirement de pirogues ayant tenté l’aventure, 200 migrants irréguliers à bord d’une pirogue ont été interceptés ce vendredi matin par la Marine sénégalaise au large de Saint-Louis, selon le communiqué de la DIRPA. Cette dernière informe que leur arrivée à Dakar est prévue vers 13h. Pour rappel, le drame de l’immigration irrégulière continue fortement d’endeuiller le peuple. Hier, jeudi 25 juillet, 25 corps ont été repêchés au large des côtes mauritaniennes. Pour les cinq premiers mois de 2024 plus de 5000 migrants ont péri au fond des océans avec une moyenne de 33 morts par jour. L’immigration irrégulière est sans doute un drame sans fin avec son lot de morts inestimables.

La validation de la SNLMI se tient dans un contexte de recrudescence du phénomène « Barça ou barsakh » ( Barcelone ou la mort, en langue locale) par lequel des migrants clandestins tentent de rejoindre les Îles Canaries, depuis les côtes sénégalaises, en pirogue.
Le document qui va servir de feuille de route pour la Stratégie est le fruit d’un travail de 18 mois, piloté par le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine pour trouver des solutions inclusives.
La SNLMI se décline sur cinq axes: la prévention, la gestion des frontières, des mesures de répression (contre les convoyeurs), des mesures d’aide, d’assistance et de protection, le retour et la réinsertion des migrants. Le coût total du dispositif n’a pas été révélé par les autorités Selon Dakar Actu.