Lors d’un entretien accordé à H5 Motivation, Macky Sall a reconnu qu’il « n’écarte aucune possibilité » de se présenter à la succession du Secrétaire général des Nations Unies. Promouvant son nouvel ouvrage L’Afrique au cœur, l’ancien chef d’État a déclaré qu’il ne se lancerait que si cette candidature reflétait « la volonté des pays qui le souhaitent ». Il a mis en avant son expérience pour contribuer à une réforme de l’ONU qu’il souhaite « plus crédible et capable de parler à tous ». Macky Sall a souligné l’importance d’un multilatéralisme fort face aux crises en Ukraine, en Palestine, au Soudan et en Libye, ainsi qu’à la menace du terrorisme. Il a jugé « intenable » la dépendance de l’ONU à l’égard des États-Unis, qui financent environ 25 % de son budget, estimant qu’un déséquilibre prolongé risquerait de transformer le monde en une « jungle » régie par la loi du plus fort.
S’il aboutissait, ce projet marquerait une première pour le Sénégal, bien que l’ancien président Abdou Diouf ait déjà dirigé l’Organisation internationale de la Francophonie. Cette ambition internationale rencontre toutefois une opposition ferme au Sénégal. Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a dénoncé un « paradoxe », rappelant les « emprisonnements d’opposants, de journalistes et d’activistes » et les « procédures iniques » qui, selon lui, ont caractérisé le régime Sall. Il estime qu’un tel passé « disqualifie » une candidature à la tête de l’ONU. La désignation du futur Secrétaire général dépendra d’un consensus au Conseil de sécurité, un processus qui exige des alliances diplomatiques solides, notamment au sein de l’Afrique. L’éventuel parcours de Macky Sall vers ce poste dépendra donc autant du jeu international que de sa capacité à répondre aux critiques de la société civile sénégalaise.