Le procès de l’assassinat de Martinez Zogo, survenu en janvier 2023, a repris les 22 et 23 septembre 2025 devant le Tribunal militaire de Yaoundé. La demande de mise en liberté de l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga a été rejetée. L’ancien patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), Léopold Maxime Eko Eko, a interrogé un témoin clé, tandis que le commissaire du gouvernement, le lieutenant-colonel Cerlin Belinga, a présenté une liste de 47 témoins devant être entendus, illustrant l’ampleur des investigations.
Le sous-lieutenant Gastien Legrand Ngamby Kwimang, ancien adjudant-chef et commandant de brigade de la Poste centrale, a déclaré avoir reçu une instruction verbale du lieutenant-colonel Justin Danwe pour organiser une équipe destinée à infliger une « correction » au journaliste Martinez Zogo. Ngamby a refusé d’exécuter cette mission, la jugeant illégale. Il a ensuite bénéficié de mesures de protection de sa hiérarchie, comprenant des escortes nocturnes, la présence d’un gendarme à son domicile et la pose de barbelés et de caméras de surveillance. Par la suite, il a été promu sous-lieutenant et affecté à l’étranger, travaillant désormais à la division de la coopération militaire.
Cinq autres témoins ont été entendus, parmi lesquels un médecin légiste et plusieurs gendarmes. Sandra Mekuete, 19 ans, a décrit l’enlèvement du 17 janvier 2023 : la voiture de Martinez Zogo a été percutée par un Toyota Prado noir et quatre hommes l’ont extrait de force en quelques minutes. Les gendarmes de permanence ont confirmé l’accident mais n’ont pas entendu les appels à l’aide du journaliste. Des documents ont été retrouvés dans son véhicule, dont un adressé à la Ministre déléguée à la Présidence chargée du Contrôle supérieur de l’État. Le procès est renvoyé aux 13 et 14 octobre 2025. Les audiences continueront de se concentrer sur l’établissement des responsabilités et la préméditation des actes liés à l’assassinat de Martinez Zogo.