Apparu en Sierra Leone en 2022, le kush contient principalement des nitazènes, des opioïdes de synthèse jusqu’à 25 fois plus puissants que le fentanyl, et des cannabinoïdes artificiels. Ces substances sont souvent produites localement à partir de précurseurs chimiques importés de Chine, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. La composition instable de chaque lot rend ses effets imprévisibles et particulièrement dangereux. Son faible prix, parfois inférieur à 1 euro (environ 655 FCFA) la dose, le rend accessible aux jeunes vivant dans des conditions économiques précaires et au chômage élevé.
La consommation, généralement par inhalation, entraîne des effets graves tels que sédation extrême, hallucinations, comportements violents, lésions neurologiques et, dans les cas les plus graves, décès par overdose. À Freetown, jusqu’à 90 % des admissions en psychiatrie masculine sont désormais liées à cette drogue. La diffusion du kush est facilitée par la production artisanale dans des laboratoires improvisés, la corruption et la porosité des frontières, rendant difficile le démantèlement des réseaux criminels. Les saisies ont augmenté de plus de 300 % entre 2023 et 2024, mais le marché continue de prospérer.
Face à cette crise, les gouvernements ont mis en place des mesures d’urgence et des programmes de lutte contre le trafic et la consommation, tandis que l’Union européenne et l’Organisation mondiale de la santé apportent un soutien technique et financier. Cependant, les infrastructures de traitement et de réinsertion restent limitées, et la stigmatisation sociale empêche certains usagers de chercher de l’aide. Le kush représente une menace majeure pour la santé publique et la stabilité sociale en Afrique de l’Ouest. Des mesures coordonnées, incluant prévention, surveillance, traitement et coopération internationale, sont nécessaires pour protéger la jeunesse et offrir des perspectives d’avenir, loin de l’addiction et de ses conséquences dramatiques.