La capitale Niamey est en émoi depuis que le procureur général près la Cour d’appel, Maazou Oumarou, a annoncé que l’ancien ministre d’État figurait parmi les personnalités mentionnées par un marabout récidiviste, accusé de plusieurs meurtres rituels. L’affaire, qui suit des semaines de rumeurs et de spéculations, interroge la crédibilité du système judiciaire et la responsabilité des élites dans le pays. Tout a commencé le 29 juillet 2025 avec une tentative d’assassinat dans le quartier Sory Bené. La police judiciaire a rapidement arrêté Mahamadou Noura, un marabout âgé de 51 ans déjà connu des services de justice et récemment libéré après quatre ans de détention pour des faits similaires. Lors de son interrogatoire, Noura a reconnu plusieurs meurtres et affirmé avoir agi pour le compte de personnalités influentes, citant nommément Ibrahim Yacoubou. Selon ses déclarations, les crimes consistaient à droguer et ligoter les victimes avant des agressions et sacrifices rituels.
Les autres individus nommés ont été entendus dans le cadre de l’enquête. Ibrahim Yacoubou, ancien ministre des Affaires étrangères et président du Mouvement patriotique nigérien (MPN-Kiishin Kassa), avait déjà été poursuivi pour atteinte à la sécurité nationale. Aujourd’hui, son nom dans cette affaire ravive l’attention médiatique et populaire. Le parquet assure conduire l’enquête avec rigueur et célérité, affirmant sa détermination à garantir l’indépendance de la justice et la protection des droits de tous. Ce scandale constitue un test majeur pour le Niger et sa justice sociale. L’issue de l’enquête et des futures procédures judiciaires sera déterminante pour restaurer la confiance publique et montrer que l’impunité des élites peut être remise en cause. Pour le pays, cette affaire représente un signal fort sur l’importance d’une justice équitable et transparente, quel que soit le statut des personnes mises en cause.