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13/09/2025   

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L’Albanie franchit une étape historique en nommant Diella, une intelligence artificielle, ministre des marchés publics, une première mondiale. Cette initiative du Premier ministre Edi Rama vise à moderniser l’administration et à assainir un secteur longtemps touché par la corruption, tout en soulevant des interrogations sur le contrôle et l’éthique.
L’Albanie franchit une étape historique en nommant Diella, une intelligence artificielle, ministre des marchés publics, une première mondiale. Cette initiative du Premier ministre Edi Rama vise à moderniser l’administration et à assainir un secteur longtemps touché par la corruption, tout en soulevant des interrogations sur le contrôle et l’éthique.

Le 11 septembre 2025, Diella a été officiellement intégrée au gouvernement avec pour mission de gérer et attribuer les appels d’offres publics. Son nom signifie « soleil » en albanais, et elle n’a ni besoins personnels ni intérêts financiers, la rendant théoriquement imperméable aux pots-de-vin et pressions externes. Présentée comme le « premier membre du cabinet qui n’est pas physiquement présent », elle illustre l’ambition d’une administration albanaise transparente et efficace. Cette initiative intervient dans un contexte où la corruption dans les marchés publics a longtemps freiné l’adhésion de l’Albanie à l’Union européenne.

Le pays a été régulièrement pointé du doigt pour des pratiques de blanchiment d’argent et des liens avec le trafic de drogue et d’armes, compromettant sa crédibilité internationale. En confiant la gestion de ses marchés publics à une intelligence artificielle, l’Albanie souhaite restaurer la confiance dans ses institutions et affirmer sa volonté de transparence. Diella est déjà connue des citoyens. Depuis janvier 2025, elle intervient comme assistante virtuelle sur la plateforme e-Albania, délivrant 36 600 documents numériques et près d’un millier de services administratifs.

Représentée par un avatar en costume traditionnel albanais, elle facilite l’accès aux documents officiels et accélère les procédures. En tant que ministre, elle pourra également recruter des talents à l’échelle mondiale, bousculant les rigidités administratives. Cependant, cette délégation de pouvoir à une IA soulève des questions : qui supervise ses décisions ? Comment éviter des manipulations algorithmiques ou des biais cachés ? Et comment les citoyens contesteront-ils ses choix devant la justice ? Malgré ces défis, Diella représente un pas audacieux vers une administration plus transparente et moderne. Si le « soleil numérique » éclaire durablement la vie publique albanaise, l’Albanie pourrait devenir un modèle pour d’autres nations, y compris en Afrique, confrontées aux enjeux de corruption et de modernisation administrative.