Alors que le monde intensifie sa lutte contre le changement climatique, l’Afrique, responsable de seulement 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en subit de plein fouet les conséquences. Réunis récemment à Addis-Abeba pour le Sommet Africain sur le Climat, les dirigeants du continent ont rappelé l’urgence d’investir dans les technologies vertes : énergies renouvelables, agriculture durable ou encore gestion des déchets. Le potentiel est immense. L’Afrique dispose de ressources solaires et éoliennes parmi les plus importantes du monde, mais elle ne représentait que 4 % de la production solaire mondiale en 2024. Pourtant, les importations de panneaux solaires ont bondi de 60 % en un an, signe d’un marché en plein essor. Des initiatives concrètes émergent, comme le parc solaire Jasper en Afrique du Sud ou les programmes de gestion des déchets à Kigali, qui allient création d’emplois et réduction des pollutions. Mais les défis restent considérables.
Le continent a besoin d’au moins 70 milliards USD par an (environ 42 000 milliards FCFA) pour s’adapter au dérèglement climatique, mais n’a reçu que 15 milliards USD (près de 9 000 milliards FCFA) en 2023. Les infrastructures énergétiques insuffisantes, le poids de la dette et les abus liés à l’exploitation des “minéraux critiques” freinent également la transition. Malgré ces obstacles, les opportunités sont immenses. La transition verte pourrait créer des millions d’emplois et attirer des investissements massifs, tout en améliorant la santé publique et la résilience des populations. Avec 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans, l’Afrique dispose d’un atout démographique majeur. Les technologies vertes ne sont pas un luxe pour l’Afrique, mais une nécessité vitale et une chance unique de construire un développement inclusif. Avec le soutien de ses gouvernements, de sa jeunesse et de ses partenaires internationaux, le continent peut transformer sa vulnérabilité climatique en moteur de prospérité durable.