L’IPO de 10 % du capital de BGFIBank Holding Corp (BHC) était initialement programmée pour le 15 juillet 2025. Elle a été suspendue après un recours introduit le 7 juillet par Christian Kerangall, propriétaire de Sogafric Holding (13 % du capital), et d’autres actionnaires contestataires. Ces derniers dénoncent des irrégularités lors de l’assemblée générale extraordinaire du 25 juin, notamment la non-prise en compte de certaines voix contre l’IPO. La justice gabonaise a ordonné la suspension de l’opération en attendant une décision sur la régularité du processus.
La contestation a mis en évidence une alliance inattendue entre Kerangall et des proches de l’ex-président Ali Bongo. Parmi eux figurent Jalil Bongo (Capella, 5 %), Christophe Valentin (Selco, 0,71 %) et Abdoul Oceni Ossa (Equarius, 5 %). Selon les requérants, leurs voix contre l’introduction en bourse n’auraient pas été correctement comptabilisées lors de l’assemblée, ce qui a conduit au recours judiciaire.
Henri-Claude Oyima, PDG de BGFIBank depuis plus de quarante ans et nommé ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations en mai 2025, défend la régularité de l’assemblée et invoque le respect strict de l’Acte uniforme OHADA. Le cumul de ses fonctions a toutefois suscité des interrogations sur d’éventuels conflits d’intérêts.
Cette suspension empêche la mise en œuvre d’une réforme de gouvernance jugée essentielle pour le groupe. L’affaire illustre les tensions entre modernisation financière et héritages politiques au Gabon, révélant les défis auxquels le pays est confronté pour renforcer la transparence et la crédibilité de son secteur bancaire. L’issue de ce conflit déterminera non seulement l’avenir de BGFIBank, mais aussi la perception du Gabon comme place financière moderne.