Le coût du transport, un frein pour les étudiants
Au Sénégal, malgré la mise en service d’infrastructures modernes comme le Train Express Régional (TER), le Dakar Dem Dikk et le Bus Rapid Transit (BRT), le coût des déplacements demeure un obstacle majeur pour de nombreux étudiants. Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, près d’un quart des étudiants abandonnent dès leur première année, les difficultés financières étant l’une des principales causes. Si l’hébergement et la restauration bénéficient déjà de subventions, les frais de transport restent un fardeau pour les ménages, en particulier pour ceux dont les enfants étudient loin de leur domicile.
Une proposition de loi en débat
La proposition déposée par Pape Djibril Fall vise à rendre gratuits les transports publics terrestres pour tous les étudiants inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur publics ou privés reconnus par l’État. Le dispositif couvrirait le TER, le Dakar Dem Dikk et le BRT, avec la délivrance de cartes nominatives pour éviter les fraudes. Le financement reposerait sur une subvention publique et sur des partenariats avec le secteur privé. L’entrée en vigueur pourrait intervenir six mois après adoption, avec un comité de suivi chargé d’évaluer son efficacité.
Un investissement dans la jeunesse ?
Pour son initiateur, cette mesure permettrait de réduire les inégalités, de favoriser la régularité des études et de soulager les familles. Elle pourrait aussi encourager les étudiants à résider hors des campus, atténuant ainsi la surpopulation universitaire. Toutefois, la question du financement durable et de la capacité des réseaux de transport à absorber une demande accrue reste posée. Si elle est adoptée, cette proposition de loi constituerait une étape supplémentaire vers une éducation plus accessible et équitable au Sénégal, en plaçant la mobilité étudiante au cœur des priorités publiques.