Khaled El-Enany, ancien ministre égyptien des Antiquités, semblait favori grâce au soutien du groupe arabe et des pays du Golfe. Mais la dynamique africaine portée par Matoko, économiste et diplomate né à Brazzaville et ayant passé plus de trente ans au sein de l’UNESCO, redessine les cartes. Actuellement sous-directeur général chargé de la priorité Afrique, il bénéficie du soutien de l’Union africaine, de la SADC et de plusieurs États africains, avec un appui actif de la Confédération Africaine des Clubs et Associations pour l’UNESCO (CACU).
Sa campagne met en avant une vision inclusive et universelle : éducation et science accessibles à tous, égalité des genres, gouvernance transparente et renforcement du rôle du secrétariat de l’UNESCO. Son slogan, « Toutes et Tous pour l’UNESCO, l’UNESCO pour toutes et tous », reflète son ambition d’un leadership collectif et transformateur. Pour l’Afrique et sa diaspora, il incarne une occasion historique : depuis près de 80 ans, seul le Sénégalais Amadou Mahtar Mbow a dirigé l’organisation.
L’issue de ce scrutin, qui sera décidé lors de la 44e Conférence générale à Samarcande après une désignation préliminaire par le Conseil exécutif, aura des répercussions majeures sur l’orientation future de l’UNESCO. Elle déterminera la capacité de l’organisation à relever les défis globaux et à influencer les équilibres Nord-Sud. La mobilisation exceptionnelle derrière Matoko témoigne de la volonté d’un continent de jouer un rôle de premier plan dans la gouvernance mondiale de l’éducation, de la science et de la culture. Ce duel représente bien plus qu’une élection : c’est une opportunité de marquer l’histoire et d’affirmer un leadership inclusif et visionnaire sur la scène internationale.