Aliko Dangote, déjà présent dans le ciment, l’énergie et le raffinage pétrolier, oriente désormais ses efforts vers l’agriculture, jugée cruciale pour l’avenir de l’Afrique. Le 28 août 2025, son groupe a signé avec Ethiopian Investment Holdings (EIH) un accord pour la construction d’un complexe industriel à Gode, dans la région Somali. L’usine, dotée d’une capacité annuelle de 3 millions de tonnes métriques d’urée, sera l’une des plus grandes au monde, comparable à celle que Dangote a inaugurée au Nigeria en 2021.
Le Premier ministre Abiy Ahmed a salué un « tournant dans la transformation agricole du pays », soulignant que le projet créera des milliers d’emplois et assurera un approvisionnement fiable en intrants pour les agriculteurs. Aliko Dangote a, de son côté, mis en avant la disponibilité du gaz naturel en Éthiopie et affirmé que le pays pourrait devenir exportateur net d’engrais.
L’agriculture, qui représente 32 % du PIB, 85 % des exportations et 64 % des emplois en Éthiopie, reste vulnérable aux aléas climatiques et aux perturbations mondiales. Les récentes crises, notamment la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine, ont renforcé l’urgence de développer une production locale d’intrants pour réduire la dépendance aux importations venues d’Europe, d’Asie ou d’Amérique du Sud.
Au-delà de son impact économique, cet investissement incarne une ambition panafricaine : renforcer l’autosuffisance et la résilience alimentaire. Si le projet tient ses promesses, il pourrait servir de modèle à d’autres pays et contribuer à faire de l’Afrique un acteur capable de nourrir sa population et d’exporter son surplus.