Au Palais de l’Élysée, le président sénégalais a participé à un petit-déjeuner de travail avec son homologue français, quelques mois après la fermeture des dernières bases militaires françaises au Sénégal. L’objectif affiché était de redéfinir les relations bilatérales, dans un esprit de respect mutuel et d’égalité. Les discussions ont porté sur la coopération économique, commerciale et sécuritaire, ainsi que sur le dossier mémoriel de Thiaroye.
Le Sénégal réclame la déclassification des archives françaises relatives au massacre de décembre 1944 et la reconnaissance exacte du nombre de victimes. Bassirou Diomaye Faye a invité Emmanuel Macron à la commémoration de décembre 2025 à Dakar, tandis que le pays poursuit des initiatives symboliques, comme le débaptême d’une avenue Charles de Gaulle au profit de Mamadou Dia. Parallèlement, le président sénégalais a participé à la Rencontre des Entrepreneurs de France, soulignant l’ouverture du pays aux investissements tout en insistant sur la nécessité d’échanges équilibrés.
Malgré une croissance de 12,1 % au premier trimestre 2025, portée par les projets pétroliers et gaziers de Sangomar et GTA, le Sénégal fait face à un déficit budgétaire supérieur à 14 % du PIB et à une dette publique réévaluée à 118,8 % du PIB. Le gouvernement cherche à financer son plan de redressement principalement sur fonds internes pour préserver la souveraineté économique du pays.
Cette visite traduit une volonté claire : Dakar entend négocier avec la France sur un pied d’égalité et transformer les relations historiques en partenariats gagnant-gagnant. Avec la fin de la coopération militaire permanente en juillet 2025, ce déplacement illustre le début d’une nouvelle ère où le Sénégal, tout en affirmant son autonomie, joue un rôle moteur dans la réaffirmation de la souveraineté africaine. Les ambitions économiques, mémorielles et diplomatiques affichées par Bassirou Diomaye Faye positionnent le pays comme un acteur déterminé à bâtir des relations bilatérales respectueuses et durables.