Condamnation historique pour torture
Le vendredi 23 août 2025, un tribunal fédéral à Denver a prononcé la peine de 67 ans et demi de prison contre Michael Sang Correa, âgé de 46 ans. Premier ressortissant étranger jugé aux États-Unis pour des crimes de torture commis hors du territoire américain, Correa a été reconnu coupable de cinq chefs d’accusation de torture et d’un chef de complot en vue de commettre la torture. La juge Christine M. Arguello a insisté sur la gravité des actes et sur le message envoyé aux auteurs de violations des droits humains à travers le monde. Les témoignages des survivants, détenus à la prison de Mile 2 et au siège de la NIA en 2006, ont décrit des sévices extrêmes : passages à tabac, électrocutions, brûlures, suffocations et suspensions par le corps. Les victimes ont identifié Correa comme un tortionnaire particulièrement violent, cherchant à extorquer de faux aveux. Ces récits ont été cruciaux pour établir sa responsabilité dans les crimes commis sous le régime Jammeh.
Une enquête internationale et une arrestation ciblée
Correa est arrivé aux États-Unis en décembre 2016 avec un visa, puis a été arrêté par l’ICE entre 2019 et 2020 après avoir dépassé la durée de son séjour. L’affaire a été menée grâce à la coopération entre le HSI Denver Field Office, le FBI et l’ambassade américaine à Banjul, ainsi que le Human Rights Violators and War Crimes Center. Les responsables américains ont souligné que les auteurs de crimes graves ne peuvent échapper à la justice, même à l’international. Le ministère gambien de la Justice a qualifié cette condamnation de jalon majeur pour les victimes de l’ère Jammeh. Elle confirme que les auteurs de violations graves des droits humains ne trouveront aucun refuge et renforce la coopération internationale dans la lutte contre l’impunité, envoyant un message fort à tous ceux qui commettent des crimes contre l’humanité.
