Le 22 août 2025, le Conseil constitutionnel a confirmé la candidature de Paul Biya pour le scrutin du 12 octobre. Akere Muna, candidat du parti UNIVERS, contestait cette candidature, invoquant l’article 118 du Code électoral et dénonçant une « gouvernance par procuration » en raison de l’âge et de l’état de santé du président. Son dossier comprenait témoignages, articles de presse, photos et expertise gériatrique, soulignant le rôle supposé de la Première dame Chantal Biya et du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Le Conseil a rejeté la requête « au fond, car non justifiée », une décision considérée comme prévisible par de nombreux observateurs. La défense présidentielle a écarté les accusations de dépendance, affirmant que l’influence alléguée n’avait aucune valeur juridique. Pour l’opposition et certains analystes, la composition du Conseil, exclusivement issue du RDPC, nourrit des interrogations sur son impartialité et sa capacité à garantir la transparence du processus électoral.
Cette décision permet à Paul Biya, président depuis 1982, de briguer un nouveau mandat de sept ans face à 11 autres candidats. Au-delà de l’aspect juridique, elle soulève des enjeux fondamentaux pour la démocratie camerounaise et la crédibilité de ses institutions. L’opposition et la société civile continuent de plaider pour des élections équitables et un renforcement de l’indépendance des organes chargés de les superviser. Alors que le pays se prépare à la présidentielle, la validation de la candidature de Paul Biya met en lumière le défi historique du Cameroun : concilier continuité politique et respect d’une démocratie pluraliste, fondée sur l’État de droit et la confiance citoyenne.