Des sanctions ciblant des magistrats internationaux
Les sanctions américaines concernent les juges Kimberly Prost (Canada) et Nicolas Guillou (France), ainsi que les procureurs adjoints Nazhat Shameem Khan (Fidji) et Mame Mandiaye Niang (Sénégal). Selon Washington, ces individus ont participé à des procédures concernant Israël et les États-Unis. Pour le magistrat sénégalais, les conséquences sont concrètes : gel de ses avoirs aux États-Unis, annulation de visas, suspension de cartes bancaires et menaces pour toute institution effectuant des transactions en dollars. Il décrit ces pressions comme « terribles », avec des risques d’ingérence provenant de certains services secrets. La Cour pénale internationale a rejeté ces sanctions, les qualifiant d’ »atteinte flagrante à l’indépendance d’une institution judiciaire impartiale » et d’ »affront » aux États parties et à l’ordre international. Elle affirme poursuivre son mandat sans se laisser intimider, appelant à un soutien ferme de la part des États et de tous ceux qui défendent l’État de droit.
Le Sénégal et Mame Mandiaye Niang : résilience et solidarité africaine
Le gouvernement sénégalais a exprimé sa « vive indignation » et son soutien indéfectible au juge Niang, dénonçant une « atteinte grave au principe d’indépendance de la justice ». Dakar a invité les autres États parties à resserrer les rangs pour protéger les magistrats de la CPI face aux menaces extérieures. De son côté, Mame Mandiaye Niang reste serein. Depuis La Haye, il affirme : « Je ne fais que mon travail« , soulignant la nécessité de contrarier parfois les puissants et la responsabilité de servir la justice internationale malgré les pressions. Selon lui, céder serait accepter le « règne absolu de la tyrannie ». Alors que le clivage se creuse entre défenseurs de la justice internationale et États opposés à ses prérogatives, la détermination de la CPI, le soutien sénégalais et la résilience de ses magistrats incarnent une bataille cruciale pour l’indépendance de la justice mondiale. L’avenir de la Cour dépend de la capacité des États parties à maintenir une solidarité solide face aux pressions extérieures.