L’accord pour la construction de cette ligne ferroviaire transfrontalière avait été conclu en janvier 2022. Le tracé s’étend sur 282 kilomètres et comprend huit stations, dont cinq en Tanzanie et trois au Burundi. Les travaux devraient durer six ans, incluant une année dédiée à une mise en service pilote. Le projet est présenté par les autorités comme un moyen de réduire significativement le temps et le coût du transport de marchandises entre les ports tanzaniens et Bujumbura. Actuellement, le transport par camion prend environ 96 heures, alors qu’il devrait passer à 20 heures en train. De plus, le coût de transport d’un conteneur de 20 pieds pourrait passer de 3 800 à 2 000 dollars, avec une capacité de 3 000 tonnes par train contre 30 tonnes par camion.
Le projet vise également une portée régionale plus large, avec des plans d’extension vers la République démocratique du Congo et éventuellement jusqu’à l’océan Atlantique. Cette extension pourrait faciliter l’exportation de ressources minières, notamment le nickel, et contribuer au désenclavement de certaines zones d’Afrique centrale. La Tanzanie et le Burundi, membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), bénéficient déjà d’accords douaniers et commerciaux facilitant les échanges bilatéraux, qui s’élevaient à près de 140 millions de dollars en 2024.
Pour le Burundi, pays enclavé, cette ligne ferroviaire représente une infrastructure stratégique majeure pour ses importations et exportations, principalement transitant par le port de Dar es Salaam. Le Premier ministre tanzanien Kassim Majaliwa a souligné lors de la cérémonie à Musongati que ce projet constitue le premier chemin de fer reliant directement deux États membres de la Communauté d’Afrique de l’Est. Les autorités des deux pays s’engagent à respecter les délais et les standards de construction pour garantir son fonctionnement optimal. Le projet Uvinza–Musongati est présenté comme un élément clé pour stimuler le commerce, l’investissement et la mobilité régionale en Afrique de l’Est.