Les autorités de transition maliennes ont annoncé l’arrestation de Yann Christian Bernard Vezilier, un ressortissant français accusé de participation à un complot visant à déstabiliser les institutions. Selon Bamako, l’opération impliquait des officiers militaires et des acteurs civils, entraînant plusieurs arrestations depuis le 1er août 2025. Deux généraux, Abass Dembélé et Néma Sagara, seraient également concernés. Le porte-parole du gouvernement, le Général Abdoulaye Maïga, a assuré que la situation était « totalement sous contrôle » et que les enquêtes continuaient pour identifier d’éventuels complices.
La France a réagi immédiatement, dénonçant des « accusations sans fondement » et exigeant la libération de son ressortissant. Le Quai d’Orsay a évoqué le respect des conventions diplomatiques et l’ambiguïté autour du statut de M. Vezilier, qui pourrait être lié à l’ambassade française à Bamako. Les registres publics mentionnent un lieutenant-colonel du même nom décoré de l’Ordre national du Mérite en 2020, mais Paris n’a pas confirmé qu’il s’agissait de la même personne. L’ambassade de France a par ailleurs conseillé à ses ressortissants de rester prudents et d’éviter tout rassemblement.
Cette arrestation survient dans un contexte de relations tendues entre les deux pays. Depuis le retrait de l’opération Barkhane et la fin de la coopération militaire en 2022, la méfiance reste forte. Le Mali reproche à la France un manque d’engagement contre les groupes armés, tandis que Paris s’inquiète du recul démocratique et de l’influence russe dans la région du Sahel. L’affaire de M. Vezilier accentue la crise diplomatique et illustre les défis persistants de souveraineté, de sécurité et de coopération dans cette zone stratégique. Elle pourrait également peser sur la stabilité régionale si les tensions ne sont pas apaisées rapidement.