Après le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, qui n’a abouti ni à un cessez-le-feu ni à de nouvelles sanctions, l’attention se tourne vers Washington. Zelensky y sera reçu ce lundi, entouré d’une délégation européenne de haut niveau, marquant une première depuis le début de l’invasion russe en 2022. Cette initiative illustre la volonté de l’Europe de présenter un « front uni » et d’influencer directement les négociations.
Un front européen inédit
La présence de dirigeants tels qu’Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Giorgia Meloni, Keir Starmer, Alexander Stubb et le chef de l’Otan Mark Rutte souligne l’importance de cette démarche. Elle vise à éviter la répétition de l’échange tendu entre Trump et Zelensky en février dernier et à démontrer un soutien sans faille à Kiev, tout en coordonnant les positions occidentales face aux propositions issues du sommet Trump-Poutine.
Divergences persistantes
À Anchorage, Trump a évoqué des progrès « constructifs » mais sans détails précis. Selon des sources, il soutiendrait une proposition russe exigeant la cession du Donbass et un gel du front à Kherson et Zaporijjia. Zelensky a rejeté toute concession territoriale, tandis qu’Emmanuel Macron a dénoncé une stratégie de « capitulation » de Moscou. La Russie a qualifié ces critiques de « mensonges abjects ».
Garanties de sécurité et sanctions
Au cœur des discussions figure la question des garanties de sécurité. Ursula von der Leyen a salué l’idée de Trump d’offrir à l’Ukraine des garanties « comparables à l’article 5 de l’Otan » mais hors du cadre formel de l’Alliance. Cette clause de défense collective permettrait à Kiev de recevoir un soutien immédiat en cas d’agression future. Les dirigeants européens ont également réaffirmé leur détermination à maintenir la pression sur la Russie par des sanctions jusqu’à l’établissement d’une paix juste. Sur le terrain, la Russie occupe environ 20 % du territoire ukrainien, avec des offensives persistantes dans le Donbass.
La visite conjointe de Zelensky et des dirigeants européens à Washington est un signal fort de solidarité. Mais les divergences demeurent sur les concessions territoriales et les garanties de sécurité. Le sort de l’Ukraine et la stabilité de l’ordre international dépendront de l’issue de ces discussions.