Les festivités ont débuté par un colloque scientifique à l’École du patrimoine africain, autour du thème « FA ƆRUNMILA : Introduction à une épistémologie ». Des chercheurs venus du Bénin, du Nigéria, du Togo et d’ailleurs ont exploré les fondements spirituels et philosophiques d’Ifá Òrúnmìlà, figure emblématique de la tradition yoruba. Cette initiative intellectuelle renforce la dimension patrimoniale du festival, en écho à la vision du président Patrice Talon pour une culture béninoise valorisée à tous les niveaux.

Sur les places de Lokossa, Migan, Abessan et Dagbé Honto, les danses et rituels des masques traditionnels Zangbéto, Egungun, Guèlèdè, Gounouko, Hounvè et masques Python ont captivé le public par leur puissance symbolique et esthétique. Ces masques, incarnant des esprits protecteurs, racontent des récits transmis oralement, portés par des artistes en costumes colorés, au rythme des tambours. La présence d’officiels, dont le ministre Jean-Michel Abimbola et le maire Charlemagne Yankoty, a souligné la portée stratégique de l’événement dans le développement du tourisme culturel.

Le Bénin entend faire de ce festival un levier de croissance, capable d’attirer visiteurs africains, européens et membres de la diaspora. Un concert géant gratuit a clôturé cette édition, avec des figures majeures comme Sagbohan Danialou, Zeynab, Don Métok ou encore Fanny Senan. Au-delà du spectacle, le Festival des Masques apparaît comme un projet de société : transmission des valeurs, cohésion sociale, développement local. Porto-Novo s’y affirme comme capitale de la mémoire vivante et destination incontournable pour les amoureux des cultures africaines.