Un compromis tarifaire pour éviter la confrontation
Le 27 juillet 2025, au complexe de Turnberry en Écosse, Donald Trump et Ursula von der Leyen ont annoncé un accord douanier qualifié de « plus grand jamais conclu ». Ce compromis évite l’imposition de droits de douane de 30 % sur les produits européens prévue par Washington. Il instaure un tarif unique de 15 % sur les exportations de l’UE vers les États-Unis, y compris pour des secteurs sensibles comme la pharmacie et les semi-conducteurs. En retour, l’UE s’engage à acheter pour 750 milliards de dollars (environ 450 000 milliards FCFA) d’énergie américaine sur trois ans, et à investir 600 milliards de dollars (environ 360 000 milliards FCFA) aux États-Unis.
Des exemptions floues et des points de friction
Des exemptions ont été annoncées pour certains produits stratégiques, notamment les équipements aéronautiques, des matières premières et quelques produits chimiques ou agricoles. Néanmoins, les déclarations contradictoires des deux parties sur les secteurs exclus, comme les produits pharmaceutiques ou l’acier, laissent planer une incertitude. Certains volets comme les droits sur l’alcool ou le vin restent en suspens, en attendant des négociations complémentaires. L’accord, présenté comme un cadre, devra être affiné dans les prochaines semaines.
Une nouvelle ère économique sous tension
Les réactions européennes sont partagées. Si des dirigeants comme Friedrich Merz ou Giorgia Meloni y voient un soulagement diplomatique, d’autres, notamment au Parlement européen, dénoncent un déséquilibre dangereux. La Fédération allemande de l’industrie alerte sur des effets négatifs pour la compétitivité et l’emploi. Plus qu’un simple compromis commercial, cet accord illustre le basculement vers une politique protectionniste assumée de la part des États-Unis. Les pays tiers, notamment en Afrique, devront évaluer l’impact de cette nouvelle dynamique sur les chaînes d’approvisionnement et les flux d’investissement mondiaux.