Mehdi Hijaouy, ex-cadre de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par le Maroc depuis 2024. Réfugié en Espagne après un passage par la France, il est poursuivi pour escroquerie, falsification de documents et organisation d’immigration illégale. Libéré sous contrôle judiciaire, il a disparu depuis plusieurs mois, et son nom est désormais associé à des informations sensibles qu’il affirme détenir sur les opérations de renseignement marocaines à l’étranger.
Selon ses avocats, cette affaire serait éminemment politique. Hijaouy aurait remis en 2023 au roi Mohammed VI un document confidentiel sur la réforme du secteur sécuritaire, initiative mal perçue par des figures clés du régime. Il est également connu pour avoir publiquement soutenu les frères Azaitar, proches du monarque mais contestés dans les cercles sécuritaires.
La réaction des autorités a été rapide : campagne de discrédit dans les médias proches du pouvoir, gel d’avoirs de membres de sa famille et arrestations de certains de ses proches. Ce durcissement souligne l’ampleur des enjeux internes.
L’affaire soulève des questions plus larges sur la gouvernance au Maroc, notamment sur l’équilibre entre pouvoir royal, institutions sécuritaires et aspirations à plus de transparence. Elle alimente également les spéculations sur les tensions au sommet à l’approche d’une éventuelle transition de pouvoir.