Le Cameroun a engagé une nationalisation partielle de son secteur énergétique avec la reprise de 95 % du capital d’Eneo, anciennement AES-Sonel, dont la gestion avait été confiée au privé depuis 2001. L’opération, estimée à 78 milliards FCFA (environ 119 millions €), intervient après un accord préliminaire avec le fonds Actis, actionnaire majoritaire depuis 2014.
Les 5 % restants du capital doivent être transférés au personnel de l’entreprise. Cette initiative reflète la volonté de l’État de renforcer sa souveraineté dans un secteur jugé stratégique, dans un contexte de performances insatisfaisantes sous gestion privée. Malgré les promesses de modernisation lors de la privatisation, les infrastructures sont restées vieillissantes et les coupures fréquentes.
Eneo accumule une dette évaluée à plusieurs centaines de milliards de FCFA. Selon Actis, les impayés de l’État ont freiné les investissements nécessaires, contribuant à la fragilité du réseau. La finalisation de la transaction reste conditionnée au règlement intégral des dettes dues à Actis, notamment pour les services techniques et salariaux.
L’approbation définitive du président Paul Biya est également requise pour conclure l’opération. La reprise d’Eneo s’inscrit dans une dynamique de reconquête de secteurs clés par les États africains, mais elle confronte le Cameroun à des défis lourds : recapitalisation, restructuration de la dette, et amélioration de la qualité du service. Le succès de cette nationalisation dépendra de la capacité de l’État à transformer cet acte politique en relance effective du secteur.
Sources : https://www.afriqueeneveil.org/post/cameroun-l-état-reprend-le-contrôle-d-eneo-24-ans-après-sa-privatisation https://camerounactuel.com/energie-letat-veut-reprendre-95-du-capital-deneo/?utm_source=chatgpt.com#google_vignette