Après avoir appris à lire l’ADN humain, les scientifiques s’apprêtent désormais à l’écrire. Le projet « HGP-Write », lancé en 2016, et le programme britannique « SynHG » visent à construire un génome humain entièrement synthétique, assemblé base par base. Ce changement de paradigme ouvre la voie à des avancées médicales majeures : des cellules résistantes aux maladies, des organes créés en laboratoire pour les transplantations, des traitements personnalisés ou encore des vaccins plus efficaces.

Bien que nous n’en soyons qu’aux prémices, un premier chromosome synthétique représentant 2 % du génome est en cours de conception. Le projet a déjà reçu une subvention de 10 millions de livres sterling (environ 7,6 milliards FCFA) de la part de la fondation Wellcome.

Mais cette prouesse technique soulève de vives inquiétudes. Plusieurs scientifiques mettent en garde contre les dérives potentielles, telles que la création de bébés génétiquement modifiés, d’êtres sans parents biologiques ou même de formes de vie partiellement humaines. Le professeur Bill Earnshaw estime que « le génie est sorti de la bouteille » et que les risques de détournement à des fins militaires ou commerciales sont bien réels. De plus, la question de l’accès équitable à ces technologies se pose, notamment pour les pays du Sud.

L’Afrique pourrait se retrouver exclue d’innovations qui façonneront la médecine de demain, tout en subissant leurs dérives. Face à ces enjeux, les promoteurs du projet insistent sur la nécessité de débats publics et d’un encadrement éthique renforcé. Il est crucial que l’Afrique participe activement à ces discussions, afin que sa voix soit entendue dans cette nouvelle ère de la biologie synthétique qui redéfinit les frontières du vivant.

Sources : https://www.alliancevita.org/2016/06/une-nouvelle-ere-lecriture-de-ladn/ https://www.techno-science.net/actualite/conception-genome-humain-artificiel-projet-lance-N27264.html https://notebooklm.google.com/notebook/21e8068d-1dd6-4f24-8a1f-c5ff263adf9d