Aujourd'hui

06/07/2025   

PUB

PUB

Sanctions de l’UE contre Nathalie Yamb : les raisons et les enjeux

En sanctionnant Nathalie Yamb, militante helvético-camerounaise, l’Union européenne relance le débat sur les stratégies d’influence et la souveraineté en Afrique. Loin d’être anodine, cette décision éclaire les tensions géopolitiques entre puissances occidentales et figures panafricanistes.

L’Union européenne a inscrit Nathalie Yamb sur sa liste de personnes sanctionnées, selon une décision publiée le 26 juin 2025. Militante très populaire en Afrique francophone pour son opposition à la présence française et son soutien à la Russie, Yamb est accusée par l’UE de propager la désinformation au service de Moscou. Les sanctions incluent une interdiction d’entrée en Europe et un gel de ses avoirs dans l’UE. L’activiste, suivie par plus d’un million de personnes, avait déjà été interdite de territoire français depuis 2022, et les États-Unis l’avaient qualifiée de relais du réseau de propagande du groupe Wagner.

Mais ces mesures sont loin de faire l’unanimité. Pour de nombreux observateurs, elles pourraient renforcer son image de martyre face à l’Occident, en particulier auprès de la jeunesse africaine en quête de figures de résistance. En Suisse, où elle détient également la nationalité, aucune restriction n’est encore annoncée, illustrant une divergence avec la politique européenne.

La réaction de Nathalie Yamb sur X est sans équivoque : elle dénonce un acte raciste et colonial, accusant l’UE de mépris envers les voix dissidentes africaines. Ce type de sanctions, au lieu de réduire l’influence des leaders critiques, semble parfois conforter leur légitimité dans l’espace panafricain. L’Europe agit-elle contre la manipulation de l’information ou renforce-t-elle involontairement le discours de ses opposants ?

Dans un contexte où l’Afrique redéfinit ses alliances, cette affaire symbolise les tiraillements entre volonté d’émancipation et pressions géopolitiques. Elle invite à une réflexion urgente sur la manière dont les puissances extérieures interagissent avec les voix africaines dissidentes. Plus que jamais, la question de qui parle au nom de l’Afrique et pour quels intérêts reste au cœur des luttes d’influence contemporaines.

Sources : https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/nathalie-yamb-l-ue-sanctionne-l-influenceuse-suisse-pour-ses-positions-pro-russes-28927391.html https://mondafrique.com/a-la-une/la-guerre-inutile-de-leurope-contre-nathalie-yamb/ https://www.lsi-africa.com/fr/actualite-internationale/nathalie-yamb-sanctions-union-europeenne.html https://www.jeuneafrique.com/1701372/politique/nathalie-yamb-declaree-persona-non-grata-dans-lunion-europeenne-pour-ses-liens-avec-wagner/

À découvrir aussi

Le gouvernement burkinabè renforce le contrôle sur les ONG et associations opérant sur son territoire, imposant un strict respect de la législation nationale. Ces mesures traduisent la volonté de préserver la souveraineté et la stabilité du pays.
Les Africains de la diaspora ont envoyé près de 60 000 milliards de FCFA (100 milliards de dollars) vers le continent en 2024, selon des estimations globales. Ces transferts dépassent les aides internationales et soutiennent profondément les économies locales.
Le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a lancé officiellement son parti, l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), le 5 juillet 2025 à Libreville. Cette nouvelle formation ambitionne d'incarner la majorité présidentielle tout en prônant l’inclusivité, la participation citoyenne et une rupture avec les pratiques du passé.
L’ancien international ghanéen Thomas Partey, ex-joueur d’Arsenal, est officiellement poursuivi pour plusieurs chefs de viol et d’agression sexuelle par la justice britannique. L’affaire relance le débat sur la gestion des allégations de violences sexuelles dans le monde du sport professionnel.
Portées par un regain d’intérêt des investisseurs, les startups africaines ont levé plus de 1,3 milliard de dollars au premier semestre 2025. Ce rebond spectaculaire confirme la solidité croissante de l’écosystème technologique du continent.
Au Gabon, les accusations de torture et de spoliation lancées par Sylvia et Noureddin Bongo Ondimba contre le régime en place ravivent la controverse. Ces allégations contrastent fortement avec les éléments des enquêtes judiciaires en cours, dévoilant l'étendue d'un système de prédation financière et pétrolière.
À l’ère de l’intelligence artificielle, les données en temps réel ne sont plus un luxe mais un levier de souveraineté numérique. L’Afrique ne peut se permettre de rester spectatrice d’une révolution qui redéfinit l’innovation, la compétitivité et le développement.
Des promesses de gains fulgurants ont conduit des milliers d'Africains à investir dans CBEX, une plateforme frauduleuse de cryptomonnaies. Son effondrement a provoqué une onde de choc au Kenya, au Nigeria et au-delà, révélant l’urgence d’un encadrement plus strict du secteur.
Pour célébrer les 10 ans du COJEP, Charles Blé Goudé lance un concept inédit : un meeting politique payant. Une initiative audacieuse qui entend transformer le rapport entre partis politiques et citoyens.
Un an après sa signature, l’accord migratoire entre l’Union européenne et la Mauritanie est au cœur d’une vive controverse. Présenté comme un levier de contrôle des flux migratoires, il est aujourd’hui accusé d’alimenter une crise humanitaire silencieuse, où les droits fondamentaux des migrants sont régulièrement bafoués.