En Guinée Équatoriale, le procès de Baltasar Ebang Engonga s’est ouvert le 30 juin 2025 à Malabo. Ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) et ex-responsable de la DGAR entre 2015 et 2020, il est poursuivi pour détournement de fonds, enrichissement illicite et abus de fonction. Le parquet l’accuse d’avoir orchestré des transferts massifs d’argent public vers des comptes étrangers, pour un montant estimé à plusieurs millions de francs CFA. Les réquisitions s’élèvent à 18 ans de prison et plus de 910 millions FCFA d’amende, assortis d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.
Six autres anciens fonctionnaires sont également sur le banc des accusés. Parmi eux figurent Carmelo Julio Matogo Ndong et Ireneo Mangue Monsuy Afana, avec des peines potentielles équivalentes. Ce procès intervient après un scandale privé très médiatisé fin 2024, marqué par la fuite de vidéos à caractère sexuel mettant en cause Ebang Engonga.
Bien qu’acquitté début 2025, ces révélations avaient choqué l’opinion et précipité sa chute, d’autant plus qu’il est le fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la CEMAC, et un proche du pouvoir. La défense dénonce un procès politique et des preuves jugées peu solides. Mais pour beaucoup, ce dossier met en lumière l’hypocrisie du système et le manque de contrôle des élites.
Si la justice venait à confirmer les charges, ce procès constituerait un tournant dans la gouvernance du pays. Il pourrait renforcer, au moins en façade, l’image d’un régime soucieux de transparence face aux critiques internationales. Mais pour les citoyens, il pose surtout la question de l’exemplarité des dirigeants et de l’égalité devant la loi. Le verdict attendu dans les jours à venir dira si la Guinée Équatoriale est prête à rompre avec l’impunité.
Sources : https://lanouvelletribune.info/2025/07/affaire-balthazar-le-principal-accuse-retient-son-souffle/ https://lesechos-congobrazza.com/le-monde/11438-guinee-equatoriale-justice-baltasar-engonga-devant-la-justice https://www.lsi-africa.com/fr/societe-faits-divers/guinee-equatoriale-justice-baltazar-ebang-engonga.html