Christophe Gleizes, collaborateur des magazines So Foot et Society, a été arrêté en mai 2024 alors qu’il réalisait un reportage sur la Jeunesse Sportive de Kabylie. Entré avec un visa touristique, il est accusé d’avoir promu une organisation terroriste pour avoir interviewé, des années plus tôt, Ferhat Mehenni, fondateur du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), désigné comme terroriste par Alger en 2021, soit après les faits. La justice algérienne lui reproche également la possession de documents à caractère « propagandiste ». Une lecture dénoncée comme politique par ses soutiens, dont Reporters sans frontières, qui pointent une instrumentalisation de la justice.
Cette affaire intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, exacerbées par la reconnaissance française du Sahara occidental comme territoire marocain. Ces tensions ont ravivé la répression des voix critiques : Gleizes n’est pas un cas isolé. Deux jours après sa condamnation, la justice algérienne doit statuer sur le cas de Boualem Sansal, écrivain octogénaire et malade, emprisonné pour ses positions politiques.
La peine infligée à Gleizes, largement perçue comme une tentative de dissuasion contre toute voix libre, alarme la presse internationale et les défenseurs des droits humains. Alors que son appel est attendu pour le 2 juillet, cette affaire pose une question essentielle : l’Algérie veut-elle encore permettre l’exercice du journalisme indépendant sur son sol ? La situation interpelle bien au-delà des frontières algériennes et soulève un enjeu majeur pour les libertés fondamentales en Afrique.
Sources : https://rsf.org/fr https://www.newarab.com/news/algeria-jails-french-journalist-7-years-over-football-report https://www.teamfootball.fr/medias/algerie-7-ans-de-prison-pour-un-journaliste-de-so-foot-les-coulisses-dun-proces-politique/ https://trt.global/français/article/4c99d16e6111