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08/09/2025   

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Guinée-Bissau : l’urgence d’en finir avec les mutilations génitales féminines dans un contexte de réformes fragiles

En Guinée-Bissau, les mutilations génitales féminines (MGF) touchent encore près de la moitié des femmes, malgré leur interdiction depuis 2011. Si des efforts sont engagés pour les éradiquer, ils se heurtent à des résistances culturelles et à un système judiciaire en reconstruction.
Source : UNICEF

En Guinée-Bissau, les MGF représentent l’une des violations des droits humains les plus alarmantes. Près de 50 % des femmes du pays en sont victimes, avec des taux atteignant jusqu’à 95,8 % dans la région de Gabu. Ces mutilations, souvent pratiquées sur des filles avant l’âge de cinq ans, entraînent de lourdes conséquences sanitaires : douleurs chroniques, infections, stérilité, voire décès. Criminalisée depuis 2011, cette pratique persiste en raison du faible niveau d’information, du poids des traditions et de l’accès limité à la justice.

Face à cela, le pays a mis en place une ligne d’urgence judiciaire et un Comité national pour l’abandon des pratiques néfastes. Des campagnes de sensibilisation sont menées avec le soutien de l’UNICEF et de l’UNFPA, tandis que 24 communautés rurales ont signé une déclaration d’intention pour abandonner cette pratique. La coopération avec le Sénégal permet de former des leaders religieux, communautaires et des agents frontaliers pour lutter contre l’excision.

Source : Euronews

En parallèle, la réforme du système judiciaire progresse lentement. L’adoption de lois encadrant le statut des magistrats, l’augmentation des budgets et le programme Candonga da Justiça illustrent une volonté de modernisation. Toutefois, l’accès à la justice reste limité, les juges sont sous-payés, et les allégations de torture persistent. La délégation guinéenne devant le Comité des droits de l’homme a reconnu ces défis, tout en mettant en avant les efforts en matière de droits des détenus, de construction de nouvelles prisons et de formation du personnel.

L’élimination des MGF en Guinée-Bissau reste une urgence absolue. Elle nécessite un engagement national fort, un système judiciaire crédible et le soutien continu de la communauté internationale pour construire un avenir où chaque fille grandit libre et en sécurité. Ce combat, au croisement des droits des femmes, de la justice et de la santé publique, incarne aussi l’espoir d’une société plus équitable, où la dignité humaine n’est plus négociable.

Sources : https://www.ungeneva.org/en/news-media/meeting-summary/2025/06/examen-de-la-guinee-bissau-au-comite-des-droits-de-lhomme-les https://www.unfpa.org/stories/tradition-transformation-ending-female-genital-mutilation-guinea-bissau https://www.dakaractu.com/Salikegne-Kolda-La-Guinee-Bissau-et-le-Senegal-unissent-leurs-forces-pour-l-abandon-des-mutilations-genitales-feminines_a259781.html

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