Avec la révision du Code pénal en 2020, le simple fait de répandre une rumeur susceptible de nuire à la réputation d’autrui devient une infraction passible d’amende ou de prison. Une réalité qui interpelle à l’heure des réseaux sociaux et de la viralité numérique. Le terme « kongossa », d’origine camerounaise, désigne ces petites conversations faites de ragots, potins ou rumeurs, très répandues dans les quartiers, salons de coiffure, taxis ou groupes WhatsApp. Longtemps considérée comme une pratique sociale banale, cette forme de commérage devient désormais risquée au Gabon.
Le Code pénal révisé encadre strictement la diffamation (article 283), même sans propos injurieux, dès lors que des faits imputés portent atteinte à la réputation d’une personne. Les sanctions prévues à l’article 284 peuvent atteindre un an de prison et une amende d’un million de francs CFA. L’injure (article 286), même sans faits précis, est également punie. Et si la cible est une autorité publique, comme un policier ou un magistrat, les poursuites sont aggravées selon l’article 157.

Ces lois s’appliquent aussi bien aux propos tenus en public qu’aux contenus diffusés en ligne. Une vidéo TikTok, un message vocal partagé sur WhatsApp ou un commentaire Facebook peuvent suffire à engager votre responsabilité pénale. Au Gabon, la liberté d’expression a désormais des limites bien définies. Le « kongossa » n’est plus qu’un simple divertissement : il peut coûter cher. À l’ère du numérique, chaque mot compte.
Sources : https://gabon24.tv/gabon-le-kongossa-passible-dun-an-de-1prison-et-dun-million-de-francs-cfa-damende/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Kongossa