La signature de l’accord à Washington marque une nouvelle tentative de désescalade entre Kinshasa et Kigali, après plusieurs années de tensions exacerbées dans la région du Kivu. L’entente prévoit l’arrêt immédiat de tout soutien aux groupes armés opérant dans l’est de la RDC, le respect de l’intégrité territoriale de chaque pays, ainsi que le retrait des troupes étrangères dans un délai de 90 jours. Un engagement commun a également été pris en faveur du désarmement progressif des combattants rebelles, avec une possibilité d’intégration dans les forces régulières ou des programmes civils. Le texte comprend un volet économique ambitieux, visant à encourager les investissements dans les filières minières régionales, notamment celles liées aux métaux critiques. Ce partenariat cherche à transformer la dynamique sécuritaire en levier de développement régional, tout en attirant les intérêts internationaux dans un contexte géopolitique tendu.

Mais l’accord suscite déjà des interrogations. Le mouvement rebelle M23, acteur central du conflit, n’a pas été directement associé au processus. Des voix s’élèvent pour souligner que l’histoire de la région est jalonnée de traités non respectés, souvent motivés par des considérations économiques plus que par la recherche d’une paix durable. Pour certains africains, cet accord pose une question essentielle : assiste-t-on à une réelle volonté de réconciliation ou à un repositionnement stratégique autour des ressources congolaises ? Le défi reste la mise en œuvre effective, sous le regard vigilant des peuples concernés.
Sources : https://www.reuters.com/world/africa/rwanda-congo-sign-us-brokered-peace-deal-washington-2025-06-27 https://www.aljazeera.com/news/2025/4/26/dr-congo-rwanda-agree-to-draft-peace-deal-by-may-2 https://www.ft.com/content/91a66fc6-28e7-4320-a537-eeb8fac34f0d