Lundi soir, le Moyen-Orient a connu une rupture brutale de ses équilibres précaires. L’Iran a revendiqué une attaque de missiles contre la base aérienne américaine d’Al-Udeid, au Qatar, la plus grande installation militaire des États-Unis dans la région. Cette opération a été présentée comme une « réponse proportionnée » aux frappes américaines menées la veille sur trois sites nucléaires iraniens : Fordo, Ispahan et Natanz.
Bien que les autorités qataries aient affirmé avoir intercepté les projectiles sans faire de victimes, l’attaque marque une escalade inquiétante. Elle redéfinit les rapports de force et soulève des questions sur la stabilité future de la péninsule arabique. Téhéran a choisi de frapper le « centre névralgique de la présence américaine » plutôt qu’Israël. L’objectif : rappeler aux États-Unis que toute agression aura un prix. L’Iran insiste sur le caractère « chirurgical » de la frappe et assure qu’elle ne visait pas le Qatar, qualifié de « pays frère ».
Mais malgré ses efforts de neutralité, le Qatar se retrouve en pleine ligne de mire. L’émirat a temporairement fermé son espace aérien et évacué la base d’Al-Udeid avant l’attaque, suggérant une anticipation. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une « violation flagrante de la souveraineté » du pays, tout en affirmant se « réserver le droit de répondre directement ». Des détonations ont été entendues jusque dans les villes de Doha et Lusail.

L’impact régional a été immédiat. Bahreïn et le Koweït ont également fermé leur espace aérien. Plusieurs compagnies aériennes internationales ont suspendu leurs vols vers la région. Les cours du pétrole ont bondi avant de se stabiliser, révélant la nervosité des marchés. La France a exprimé sa solidarité avec le Qatar et appelé à la désescalade. Le Venezuela a proposé un sommet pour un cessez-le-feu, tandis que l’Arabie saoudite a condamné fermement l’attaque iranienne. Aux États-Unis, le président Trump a ravivé la tension en évoquant un possible « changement de régime » en Iran.
Cette frappe sur Al-Udeid inaugure une nouvelle phase de confrontation directe au Moyen-Orient. Elle démontre la capacité de l’Iran à frapper en plein cœur du dispositif militaire occidental et souligne la vulnérabilité d’acteurs régionaux comme le Qatar. Alors que les sirènes retentissent en Israël et que l’anxiété monte à Téhéran, l’avenir de la région repose sur la retenue des puissances impliquées. En l’absence d’efforts diplomatiques sérieux, le risque d’un engrenage de représailles pourrait plonger le Golfe dans une spirale incontrôlable.
Sources : https://www.rts.ch/info/monde/2025/minute-par-minute/28922112.html https://maroc-diplomatique.net/al-udeid-sous-les-missiles-liran-impose-sa-riposte-au-coeur-du-golfe/ https://defimedia.info/des-explosions-entendues-doha-capitale-du-qatar-abritant-la-plus-grande-base-americaine-du-moyen-orient