Aujourd'hui

14/10/2025   

PUB

PUB

Kenya : La Quête de Justice Face aux Brutalités Policières

Au Kenya, la colère gronde. Deux décès récents, ceux d'un blogueur activiste retrouvé mort en détention et d'un jeune marchand ambulant abattu lors d'une manifestation, ont rallumé la flamme de la contestation contre les brutalités policières et certaines politiques gouvernementales. Des familles éplorées réclament justice, tandis que la jeunesse descend dans la rue, exigeant la fin de l'impunité et une meilleure gouvernance. Plongez au cœur des événements qui secouent le pays.

Ces dernières semaines, le Kenya est le théâtre de manifestations intenses, suite à la mort de deux civils dans des circonstances troublantes. Ces événements ont exacerbé les tensions préexistantes entre la population et les forces de l’ordre, ravivant le débat sur les violences policières et la responsabilité de l’État. Au cœur de cette indignation, les décès d’Albert Ojwang, un blogueur influent, et de Boniface Kariuki, un jeune commerçant, sont devenus le symbole d’une quête de justice pressante.

L’indignation publique a été catalysée par le décès d’Albert Ojwang, un enseignant de 31 ans et commentateur influent sur les réseaux sociaux. Arrêté à Homabay après avoir critiqué la conduite du Directeur Général Adjoint de la police, Eliud Lagat, M. Ojwang a été transféré à Nairobi et retrouvé mort dans sa cellule. Si la police a initialement évoqué des blessures auto-infligées, l’avocat de sa famille a rapidement allégué des tortures, des accusations renforcées par des rapports de torture préalable à sa détention. En réponse, le Service national de police et l’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA) ont ouvert une enquête, aboutissant à l’arrestation d’un policier inculpé de meurtre, et d’autres officiers étant interrogés.

Quelques jours plus tard, une nouvelle tragédie a amplifié la colère. Lors d’une manifestation à Nairobi le 17 juin, Boniface Kariuki, un jeune marchand ambulant de 22 ans, a été abattu d’une balle dans la tête à bout portant. Sa mère, Susan Njeri, clame l’innocence de son fils, affirmant qu’il ne participait pas aux protestations. La famille, endeuillée, interpelle directement le président William Ruto, le sommant de tenir ses promesses d’éradiquer les brutalités policières et d’agir avec compassion envers les victimes.

Ces événements s’inscrivent dans un tableau plus large de violences policières et de « sanctions sévères » auxquelles la jeunesse kenyane fait face depuis juin de l’année précédente, notamment en raison de la « loi de finances punitive de 2024 ». La police est fréquemment accusée d’enlèvements et de meurtres lors de manifestations contre la hausse des impôts. Les manifestants à Nairobi ont exprimé leur frustration en scandant « Pas de justice, pas de budget », soulignant le lien entre la répression et les politiques économiques controversées du gouvernement. Cette situation a mené à des interrogations parlementaires où des législateurs ont déploré la conduite des forces de l’ordre, exigeant qu’elles garantissent les droits constitutionnels des citoyens.

La série d’événements récents au Kenya met en lumière une crise de confiance profonde entre la population et les autorités. Les familles des victimes, soutenues par une jeunesse mobilisée, continuent de réclamer des comptes et des réformes structurelles. Le président William Ruto, qui s’était engagé à éradiquer les brutalités policières, se trouve face à une épreuve majeure. La résolution de ces affaires et la mise en œuvre de changements tangibles seront cruciales pour apaiser les tensions et restaurer la confiance dans l’État de droit au Kenya, un enjeu essentiel pour l’avenir de la nation et pour l’ensemble du continent africain.

Sources : https://fr.africanews.com/2025/06/19/kenya-des-proches-des-victimes-de-la-repression-policiere-reclament-justice// https://www.jurist.org/news/2025/06/protests-erupt-in-kenya-against-police-brutality-and-proposed-finance-bill/

À découvrir aussi

Dakar, Abidjan, Johannesburg et Lomé se mobilisent massivement pour la campagne "Octobre Rose" 2025, avec des initiatives sportives, communautaires et médicales. Le message est clair : le dépistage précoce reste vital pour réduire les décès liés aux cancers féminins.
Le DEİK organise les 16 et 17 octobre 2025 la cinquième édition du Forum d’affaires et économique Turquie-Afrique (TABEF) à Istanbul. La Turquie vise un volume d’échanges commerciaux de 75 milliards de dollars US (environ 45 000 milliards FCFA) à moyen terme, alors que les relations économiques ont déjà dépassé 32 milliards de dollars US (19 200 milliards FCFA) en 2024.
La production pétrolière et gazière africaine devrait atteindre 11,4 millions de barils par jour d’ici 2026, selon le rapport State of African Energy 2026 Outlook. Présenté par l’African Energy Chamber (AEC) et S&P Global, ce document met en lumière l’accélération des projets offshore, la montée en puissance du gaz et la transition vers les énergies renouvelables.
L’ancien ministre chinois de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine de mort avec sursis de deux ans pour avoir accepté plus de 38 millions de dollars de pots-de-vin entre 2007 et 2024. Cette décision s’inscrit dans la campagne anti-corruption menée par le président Xi Jinping, qui touche même ses anciens alliés.
L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nkosinathi Emmanuel Mthethwa, a été retrouvé mort au pied d’un hôtel parisien le 30 septembre 2025. Les autorités françaises ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de son décès.
Le Burkina Faso a lancé une enquête nationale de près de 2 milliards FCFA pour évaluer les conditions de vie des ménages. Cette opération met un accent particulier sur l’impact des crises sécuritaires et de la pauvreté sur les déplacés internes.
Au Gabon, le scrutin législatif et local du 27 septembre 2025 a été marqué par des tensions, des irrégularités et des incidents violents à Libreville et à l'intérieur du pays. Face à cette situation, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a convoqué dès son retour une réunion d’urgence pour évaluer les dysfonctionnements constatés.
Le procès de l'ancien Premier ministre Moussa Mara s’est tenu le 29 septembre 2025 à Bamako. Le parquet a requis 24 mois d’emprisonnement pour « atteinte à la crédibilité de l’État » après son soutien à des détenus d’opinion sur les réseaux sociaux. Sa demande de liberté provisoire a été rejetée.
La première édition du Festival du Film Russe se tient à Alger du 28 septembre au 3 octobre 2025, mettant en lumière le cinéma russe et les liens culturels avec l’Algérie. L’ouverture a été marquée par la projection du film de science-fiction Le défi avec la cosmonaute Yulia Peresild.