Un seuil critique franchi dans la confrontation militaire
Le conflit a atteint un nouveau sommet de violence, marqué par des échanges de frappes particulièrement meurtrières. L’armée israélienne a visé des villes iraniennes majeures comme Téhéran et Machhad, causant la mort de dizaines de personnes, dont le chef du renseignement des Gardiens de la Révolution. En riposte, l’Iran a lancé des missiles sur Tel-Aviv et Haïfa, faisant plusieurs blessés.
Les bilans officiels font état d’au moins 224 morts et plus de 1 000 blessés en Iran, contre 13 morts et 380 blessés en Israël. L’ampleur des pertes humaines suscite une vive inquiétude au sein de la communauté internationale.
Une mobilisation diplomatique massive
Face à la gravité de la situation, l’OTAN, les Nations unies, ainsi que les membres du G7, ont unanimement lancé des appels à la retenue. Le président américain Donald Trump a exhorté Israël et l’Iran à “trouver un accord”, dans un climat où chaque heure accentue les craintes d’une guerre régionale aux retombées mondiales.
Les discussions du G7 sont désormais presque entièrement consacrées à cette crise. Les dirigeants cherchent à convaincre Donald Trump d’utiliser son influence sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, considéré comme central dans les décisions militaires d’Israël.
Divisions au sein du G7
Les divergences de ton entre les chefs d’État reflètent la complexité de parvenir à une position commune. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont appelé à la désescalade, tandis que le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a fermement condamné l’attaque israélienne, la jugeant « intolérable » et « extrêmement regrettable ». À l’inverse, Donald Trump a salué les frappes israéliennes, les qualifiant d’« excellentes ».
Un sommet bouleversé et sans communiqué final
Le Premier ministre canadien Mark Carney, hôte du sommet, avait prévu une réunion axée sur la sécurité énergétique, les chaînes d’approvisionnement critiques, la transition numérique et la lutte contre les incendies de forêt. Mais pour éviter toute rupture ouverte avec M. Trump, les autorités canadiennes ont décidé de ne pas publier de communiqué final. À la place, de brèves déclarations d’intention seront diffusées. Cette décision rappelle les tensions du sommet de 2018, déjà accueilli par le Canada, où Donald Trump avait retiré son soutien au texte final.
Ce choix relance les interrogations sur la pertinence des réunions annuelles du G7 et sur sa capacité à maintenir une cohésion, face à la préférence affichée par M. Trump pour les accords bilatéraux.
Des dossiers toujours en suspens
Malgré la crise au Moyen-Orient, d’autres sujets continuent de préoccuper les dirigeants. La guerre commerciale relancée par Donald Trump reste à l’ordre du jour. Plusieurs leaders tentent de le convaincre de cesser de “punir ses alliés”, à l’heure où une coordination est jugée essentielle pour faire face aux défis géopolitiques de long terme, notamment vis-à-vis de la Chine.
La guerre en Ukraine, bien qu’éclipsée, reste également à l’agenda. Le président Volodymyr Zelensky est attendu au sommet. Les membres du G7 envisagent de renforcer les sanctions contre la Russie, notamment en abaissant le prix plafond du pétrole russe (la Commission européenne propose 45 dollars le baril, l’Ukraine 30 dollars). La position de M. Trump sur ce point demeure incertaine.
Des liens historiques aujourd’hui brisés
Il est utile de rappeler que les relations entre Israël et l’Iran n’ont pas toujours été conflictuelles. Avant la Révolution islamique de 1979, les deux pays entretenaient une coopération discrète mais active. Sous le régime du Shah, la communauté juive iranienne a connu un âge d’or en termes de droits et d’émancipation. L’Iran fournissait du pétrole à Israël, et des experts israéliens contribuaient à des projets agricoles iraniens. Ce passé de collaboration, désormais révolu, contraste fortement avec la radicalisation actuelle de leurs relations.
Sources : https://www.bbc.com/news https://www.aljazeera.com/ https://www.theguardian.com/world https://www.reuters.com/ https://www.lemonde.fr/international https://apnews.com/ https://news.un.org/fr