Aujourd'hui

19/12/2025   

PUB

PUB

La Chine exonère 33 pays africains de droits de douane : Une opportunité limitée pour le commerce

La Chine exonère 33 pays africains de droits de douane : Une opportunité limitée pour le commerce

À partir du 1er décembre 2024, la Chine a mis en place un traitement tarifaire nul sur 140 nouveaux produits pour 33 pays africains parmi les moins avancés. Bien que cette mesure soit présentée comme une avancée majeure, son impact sur les échanges commerciaux pourrait être limité.
À partir du 1er décembre 2024, la Chine a mis en place un traitement tarifaire nul sur 140 nouveaux produits pour 33 pays africains parmi les moins avancés. Bien que cette mesure soit présentée comme une avancée majeure, son impact sur les échanges commerciaux pourrait être limité.

La Chine a récemment annoncé qu’à partir du 1er décembre 2024, elle appliquera un traitement tarifaire nul sur 100 % de ses importations en provenance des pays les moins avancés (PMA) avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques. Cette initiative, annoncée par le président chinois Xi Jinping lors de la 9e édition du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), concerne 33 pays africains, dont l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi et la République centrafricaine. Bien que cette ouverture unilatérale du marché chinois soit perçue comme une grande opportunité pour l’Afrique, une analyse plus approfondie révèle que les bénéfices pourraient être limités. En effet, la majorité des produits concernés sont des matières premières non transformées et de faible valeur. Parmi les 140 nouveaux produits pouvant être exportés sans droits de douane figurent le riz, le blé, le sucre, le coton, l’huile de soja, les cigarettes, le bois, la laine et le papier.

Cette mesure n’est pas sans précédent. Depuis 2005, la Chine a progressivement élargi son régime tarifaire préférentiel aux PMA africains. Lors de la 2e édition du FOCAC en 2003, Pékin avait déjà accordé un traitement tarifaire zéro à 30 pays africains pour 190 produits. Malgré ces efforts, les échanges bilatéraux restent déséquilibrés. En 2023, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont atteint 282 milliards de dollars, mais la balance commerciale est largement en faveur de la Chine, qui exporte principalement des produits manufacturés vers le continent. L’impact du démantèlement tarifaire sur les PMA africains a été globalement positif depuis son introduction. Selon Development Reimagined, un think tank basé en Chine, depuis 2005, la valeur totale des exportations des pays bénéficiant d’un traitement tarifaire nul s’est élevée à 578 milliards de dollars. Cependant, cette croissance n’est pas uniquement attribuable à l’exonération des droits de douane ; les pays non bénéficiaires ont également connu une augmentation similaire de leurs exportations.
Les exportations des PMA vers la Chine sont dominées par des produits non transformés tels que le pétrole brut et les minerais. Par exemple, cinq pays – l’Angola, la République démocratique du Congo (RDC), la Zambie, la Mauritanie et la Guinée – ont représenté environ 70 % des exportations africaines vers la Chine au cours de l’année écoulée.

Pour bénéficier réellement du démantèlement tarifaire, les pays africains doivent développer leur capacité de fabrication et de transformation afin d’exporter des produits à plus forte valeur ajoutée. Des experts comme Lauren Johnston, professeure associée au China Studies Centre de l’Université de Sydney, soulignent que l’absence de droits de douane n’est pas le principal obstacle aux exportations vers la Chine pour ces pays.
En conclusion, bien que l’initiative chinoise d’accorder un traitement tarifaire nul aux PMA africains puisse sembler prometteuse sur le papier, son impact réel sur les échanges commerciaux pourrait rester marginal sans une amélioration significative des capacités industrielles et commerciales des pays concernés. Pour maximiser cette opportunité, il est crucial que ces nations diversifient leurs partenariats commerciaux et améliorent leurs infrastructures afin d’accéder à des marchés plus larges et plus rentables.

À découvrir aussi

Le Kenya a relancé l’enquête sur Collins Khalusha, présumé tueur, évadé de prison en août 2024. La découverte de 42 corps mutilés à Nairobi est désormais examinée dans le cadre des disparitions survenues lors des manifestations anti-gouvernementales de 2024.
Le Tchad a inauguré le 27 septembre 2025 la centrale photovoltaïque Noor Tchad de 50 MW, la première du pays et le plus grand projet énergétique de son histoire. Mais seuls 12 MW peuvent être injectés dans le réseau national en raison des limites des infrastructures électriques.
La crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali s’est intensifiée fin septembre 2025 à l’Assemblée générale de l’ONU. Les deux pays ont échangé des accusations graves, révélant une dégradation profonde de leurs relations bilatérales.
La production pétrolière et gazière africaine devrait atteindre 11,4 millions de barils par jour d’ici 2026, selon le rapport State of African Energy 2026 Outlook. Présenté par l’African Energy Chamber (AEC) et S&P Global, ce document met en lumière l’accélération des projets offshore, la montée en puissance du gaz et la transition vers les énergies renouvelables.
L’ancien ministre chinois de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine de mort avec sursis de deux ans pour avoir accepté plus de 38 millions de dollars de pots-de-vin entre 2007 et 2024. Cette décision s’inscrit dans la campagne anti-corruption menée par le président Xi Jinping, qui touche même ses anciens alliés.
L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nkosinathi Emmanuel Mthethwa, a été retrouvé mort au pied d’un hôtel parisien le 30 septembre 2025. Les autorités françaises ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de son décès.
Le Burkina Faso a lancé une enquête nationale de près de 2 milliards FCFA pour évaluer les conditions de vie des ménages. Cette opération met un accent particulier sur l’impact des crises sécuritaires et de la pauvreté sur les déplacés internes.
Au Gabon, le scrutin législatif et local du 27 septembre 2025 a été marqué par des tensions, des irrégularités et des incidents violents à Libreville et à l'intérieur du pays. Face à cette situation, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a convoqué dès son retour une réunion d’urgence pour évaluer les dysfonctionnements constatés.
Le procès de l'ancien Premier ministre Moussa Mara s’est tenu le 29 septembre 2025 à Bamako. Le parquet a requis 24 mois d’emprisonnement pour « atteinte à la crédibilité de l’État » après son soutien à des détenus d’opinion sur les réseaux sociaux. Sa demande de liberté provisoire a été rejetée.