Aujourd'hui

14/03/2025   

PUB

PUB

Société

Les sujets qui occupent l’espace public, les préoccupations sociales et les défis à relever.

Pourquoi l’Afrique devient-elle le nouvel eldorado des migrants ?

L’immigration en Afrique est un phénomène complexe qui reflète les dynamiques économiques, sociales et politiques du continent. Avec environ 43 millions de migrants africains en 2023, l’Afrique connaît des taux d’immigration variés, tant en termes de flux internes qu’externes.
Image : Pexels - Tomas Wells / CapeTown - Afrique du Sud

Taux d’immigration : un panorama contrasté

Les pays d’Afrique du Sud, de Côte d’Ivoire et du Nigeria figurent parmi les principales destinations pour les migrants intra-africains. En effet, la Côte d’Ivoire abrite près de 34 % des migrants en Afrique de l’Ouest, attirant des ressortissants principalement du Burkina Faso et du Mali. En revanche, le Nigeria, malgré sa taille et son économie diversifiée, ne compte que 1,3 million de migrants, soit environ 0,87 % de sa population. Cela illustre que les pays avec des économies florissantes attirent davantage de migrants en quête d’opportunités.

À l’opposé, certains pays comme le Cap-Vert et le Burkina Faso affichent des taux d’émigration très élevés par rapport à leur population. Par exemple, le Cap-Vert a un taux de migration atteignant 33,79 %, tandis que le Burkina Faso enregistre environ 7,7 %. Ces chiffres montrent que les pays moins développés peuvent avoir une proportion significative de leur population cherchant des opportunités à l’étranger ou dans des pays voisins.

Migration intra-africaine vs internationale

Une caractéristique notable de l’immigration en Afrique est que la majorité des mouvements migratoires se produisent à l’intérieur du continent. Environ 70 % des migrants africains choisissent de rester sur le territoire africain plutôt que de chercher des opportunités en dehors du continent. Cela contraste avec les tendances observées dans d’autres régions du monde où une proportion plus élevée de migrants se dirige vers des continents comme l’Europe ou l’Amérique du Nord.
Les migrations vers l’Europe ont également augmenté ces dernières années, bien que cela ne représente qu’une petite fraction des mouvements globaux. Environ 1,37 million de ressortissants africains ont fait une demande d’asile en Europe au cours des quinze dernières années. Les pays comme la Libye et le Maroc sont souvent perçus comme des points de départ pour ceux qui tentent de traverser la Méditerranée.

Interprétation des chiffres

Ces statistiques révèlent plusieurs enjeux cruciaux. D’une part, elles soulignent la nécessité d’améliorer les conditions économiques dans les pays d’origine pour réduire la pression migratoire. D’autre part, elles mettent en lumière le rôle important que joue l’immigration dans le développement économique des pays hôtes. Les migrants contribuent souvent à combler les pénuries de main-d’œuvre et à dynamiser les économies locales.

En conclusion, l’immigration en Afrique est marquée par une dynamique interne forte et une diversité de motivations. Alors que certains pays bénéficient d’un afflux important de migrants cherchant de meilleures conditions de vie, d’autres voient une partie significative de leur population partir à la recherche d’opportunités ailleurs. Pour gérer ces flux migratoires efficacement, il est essentiel que les gouvernements africains adoptent des politiques favorisant à la fois le développement local et la coopération régionale.

À découvrir aussi

Annoncée par le président Nana Akufo-Addo, la suppression des visas pour tous les ressortissants africains d’ici fin 2024 vise à renforcer les liens entre les pays du continent et à promouvoir le tourisme et les affaires.
La nouvelle constitution du Mali, adoptée en juillet 2023, relègue le français au statut de langue de travail et officialise treize langues nationales. Ce changement marque une rupture significative avec l’héritage colonial et reflète des tensions croissantes avec la France.
La banque nigériane Zenith Bank ouvre une succursale à Paris, marquant une étape importante dans l’expansion des institutions africaines en Europe. Une stratégie qui contraste avec le retrait progressif de plusieurs banques européennes du continent africain.
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a appelé à une révision urgente de la liste électorale lors d’un meeting à Aboisso, soulignant l’importance d’une mise à jour annuelle. Il a également exprimé des préoccupations concernant le faible taux d’inscription et les enjeux économiques à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Le groupe français Orano a annoncé le 20 décembre 2024 qu’il engageait un arbitrage international contre l’État du Niger, suite à la suspension de son permis d’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Niamey et les entreprises minières, exacerbées par les récentes politiques de souveraineté du régime militaire nigérien.
Face aux accusations de la République démocratique du Congo concernant l’utilisation de minerais « exploités illégalement », Apple a annoncé le 16 décembre 2024 la suspension de ses achats de tungstène, d’étain et de tantale en provenance de la RDC et du Rwanda. Cette décision soulève des questions sur la transparence des chaînes d’approvisionnement et les pratiques des entreprises technologiques.
Une bousculade survenue lors d’une foire pour enfants à Ibadan, au Nigeria, a fait au moins 35 morts et six blessés graves. Le gouvernement a arrêté huit personnes, dont le principal organisateur de l’événement, alors que des questions émergent sur la sécurité et la gestion des foules.
La capitale malienne remplace les noms de rues et places hérités de l’époque coloniale ou associés à des institutions en conflit avec le pays. Une démarche symbolique qui reflète les tensions géopolitiques et les choix souverainistes du régime militaire.
En seulement quatre mois, 100 femmes ont été tuées au Kenya, majoritairement par des partenaires ou des proches. Face à cette crise croissante, le gouvernement intensifie ses efforts, mais les défis restent immenses.
Le 18 décembre 2024, le gouvernement gabonais a annoncé la levée du couvre-feu en vigueur depuis août 2023, une décision accueillie favorablement par la population. Toutefois, l’expression “jusqu’à nouvel ordre” suscite des interrogations sur la pérennité de cette mesure.