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29/04/2025   

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Des touristes interagissent avec un lionceau au Lion and Safari Park près de Johannesburg, en Afrique du Sud, le 7 février 2020. Photo prise le 7 février 2020. Reuters/Tim Cocks/File Photo

Lions Captifs en Afrique du Sud : Vers une Fin de l’Élevage Commercial ?

L'industrie de l'élevage de lions en Afrique du Sud fait face à un avenir incertain suite à l'interdiction gouvernementale de l'utilisation commerciale des lions et de l'élevage de grands animaux en captivité.

L’industrie de l’élevage de lions en Afrique du Sud fait face à un avenir incertain suite à l’interdiction gouvernementale de l’utilisation commerciale des lions et de l’élevage de grands animaux en captivité. Cette décision, mise en Å“uvre en avril 2024, laisse de nombreux éleveurs aux prises avec les conséquences sur leurs moyens de subsistance et le bien-être des animaux dont ils s’occupent.

Les Chiffres Alarmants

En décembre 2022, une équipe de travail ministérielle a recommandé la fermeture du secteur de l’élevage de lions, qui a été une partie significative de l’économie de la faune en Afrique du Sud. Cependant, cette recommandation n’incluait aucune compensation financière pour les éleveurs, les laissant dans une position précaire alors que le gouvernement avance sans calendrier clair pour la cessation des activités d’élevage. Actuellement, l’Afrique du Sud abrite plus de 8 000 lions en captivité, ce qui en fait le pays avec la plus grande population de lions captifs au monde, dépassant le nombre de lions dans la nature. Willie Le Roux, propriétaire d’un lodge de chasse et chercheur en reproduction animale, a exprimé ses préoccupations concernant l’interdiction. Son lodge est impliqué dans la recherche sur la reproduction animale artificielle depuis 2006, et en 2017, ils ont réussi à produire les premiers lionceaux grâce à l’insémination artificielle. Le Roux a déclaré : « (Le gouvernement) ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre … il ne peut pas nous donner (la permission) pour la recherche, puis couper notre source de revenus. » Son lodge propose également aux touristes des promenades éducatives guidées avec des lions, ce dont il dépend pour payer ses employés et financer ses initiatives de recherche.

Les Conséquences pour les Employés

L’impact de l’interdiction va au-delà des propriétaires d’entreprises comme Le Roux. Asini Sanadi, un soigneur animalier au lodge de Le Roux depuis 14 ans, est le seul soutien de famille. Il a exprimé ses craintes que la fin de l’élevage de grands félins ne compromette son moyen de subsistance. Le rapport du gouvernement encourage les propriétaires d’installations d’élevage à quitter volontairement l’industrie en euthanasiant ou en stérilisant les animaux, ou en les remettant au gouvernement pour relocation. Fiona Miles, directrice de l’organisation de protection animale Four Paws en Afrique du Sud, soutient que l’interdiction pourrait rediriger des fonds et des ressources actuellement liés à l’industrie de l’élevage en captivité vers de véritables efforts de conservation. Elle a mentionné : « Les communautés entourant les réserves de faune et les parcs nationaux pourraient voir des gains économiques si le tourisme augmente. » Cette perspective met en lumière le potentiel d’un changement de focus de l’élevage vers la conservation, ce qui pourrait bénéficier à la fois à l’environnement et aux économies locales.

Un Débat Élargi

L’interdiction a suscité un débat plus large sur l’équilibre entre les efforts de conservation et les réalités économiques auxquelles sont confrontés ceux de l’industrie de l’élevage de lions. Les critiques de l’interdiction soutiennent qu’elle ne prend pas en compte les moyens de subsistance de ceux qui ont consacré leur vie aux soins et à l’élevage de ces animaux. Comme le gouvernement n’a fourni aucun incitatif financier ou soutien pour la transition, de nombreux éleveurs se demandent comment ils vont maintenir leurs opérations et les animaux dont ils s’occupent en l’absence d’élevage commercial. La situation est devenue de plus en plus complexe après les élections nationales en Afrique du Sud en mai 2024, qui ont conduit le président Cyril Ramaphosa à former un gouvernement d’unité et à nommer un nouveau ministre de l’environnement. Malgré ces changements, il n’y a eu aucune révision des plans concernant l’interdiction de l’élevage, contribuant davantage à l’incertitude à laquelle sont confrontés les éleveurs et les soigneurs d’animaux.

Alors que l’industrie fait face à ces défis, l’avenir de l’élevage de lions en Afrique du Sud est en jeu. Le manque de directives claires et de soutien financier de la part du gouvernement soulève des questions critiques sur la durabilité de l’industrie et le bien-être des lions concernés. Alors que les conservateurs plaident pour la fin de l’élevage commercial, les implications économiques pour ceux qui dépendent de cette industrie ne peuvent être ignorées. Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer le sort des éleveurs de lions en Afrique du Sud et des animaux dont ils s’occupent, alors que les deux côtés du débat cherchent une voie à suivre dans un paysage en rapide évolution.

Sources : https://www.aol.com/news/south-africa-lion-breeders-face-070241428.html
https://thesudantimes.com/africa/south-african-lion-breeders-face-uncertain-future-after-government-ban/
https://www.reuters.com/world/africa/south-africa-lion-breeders-face-uncertain-future-after-ban-2024-08-30/
https://www.usnews.com/news/world/articles/2024-08-30/south-africa-lion-breeders-face-uncertain-future-after-ban
https://www.news.com.au/world/south-africa-lion-breeders-face-uncertain-future-after-ban/video/f4eadf849b24dc85a8fe265ca70b39e6

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