L’Éthiopie a récemment franchi une étape majeure dans son ambitieux projet de Grand Barrage de la Renaissance (GERD), en mettant en service deux nouvelles turbines qui doublent la production d’électricité du barrage. Ce développement, annoncé par le Premier ministre Abiy Ahmed, soulève des préoccupations croissantes parmi les pays voisins, notamment l’Égypte, qui craignent des répercussions sur leurs ressources en eau.
Lancé en 2011, le GERD est conçu pour devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, avec une capacité installée de 5 150 MW à terme. À ce jour, le projet est achevé à 83,3 %, avec les travaux de génie civil presque terminés à 95 %. Les deux nouvelles turbines, mises en service le 11 août 2024, ajoutent 750 MW à la capacité de production, portant le total à 1 500 MW avec les deux turbines déjà fonctionnelles depuis 2022. Ce développement est un pas vers l’achèvement complet du barrage, prévu dans les deux prochaines années et demie. Le GERD est situé sur le Nil Bleu, à proximité de la frontière avec le Soudan. Sa construction a suscité des tensions avec l’Égypte et le Soudan, qui dépendent également du Nil pour leur approvisionnement en eau. L’Égypte, en particulier, a exprimé des inquiétudes quant à la réduction de son accès à l’eau, affirmant que le barrage pourrait nuire à son approvisionnement. Le ministre égyptien des Ressources en eau a déclaré : « Nous avons des préoccupations légitimes concernant notre sécurité hydrique ».
Le réservoir du GERD a déjà atteint 22 milliards de mètres cubes d’eau, avec une capacité maximale de 74 milliards de mètres cubes. Ce remplissage progressif est perçu comme une menace par les pays en aval, qui craignent une diminution de l’eau disponible pour l’agriculture et d’autres besoins essentiels. L’Éthiopie espère que le GERD contribuera non seulement à sa propre production d’électricité, mais aussi à l’exportation d’énergie vers les pays voisins, générant ainsi des revenus significatifs. Le coût total du projet est estimé à environ 4 milliards de dollars, et il est considéré comme un symbole de fierté nationale. Kifle Horo, chef de projet du GERD, a déclaré : « Ce barrage est essentiel pour notre développement économique et notre autonomie énergétique ».
La mise en service des nouvelles turbines est un signal fort de la détermination de l’Éthiopie à mener à bien ce projet, malgré les tensions diplomatiques. Le gouvernement éthiopien a insisté sur le fait que le barrage ne nuira pas à ses voisins, affirmant que le remplissage du réservoir se fera de manière responsable et coordonnée. Le Grand Barrage de la Renaissance représente un tournant pour l’Éthiopie, tant sur le plan énergétique qu’économique. Cependant, les tensions avec l’Égypte et le Soudan soulignent la complexité des enjeux liés à la gestion des ressources en eau dans la région. Alors que l’Éthiopie continue de progresser dans la mise en Å“uvre de ce projet ambitieux, il est impératif que des dialogues constructifs soient engagés pour garantir un partage équitable des ressources hydriques, afin d’éviter des conflits potentiels à l’avenir. La situation demeure délicate, et les prochaines étapes du projet seront scrutées de près par la communauté internationale.
Sources : https://www.la-croix.com/Monde/Quest-mega-barrage-Nil-construit-lEthiopie-2022-08-12-1201228679 https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240829-ethiopie-double-production-%C3%A9lectricit%C3%A9-renaissance-m%C3%A9ga-barrage-nil-bleu
https://fr.news.yahoo.com/lethiopie-double-production-d%C3%A9lectricit%C3%A9-m%C3%A9ga-064504129.html https://x.com/RFI/status/1829049561026826602 https://www.agenceecofin.com/electricite/2808-121079-l-ethiopie-double-la-production-de-son-barrage-hydroelectrique-sur-le-nil