Le Sénégal fait face à un défi sanitaire de taille alors que s’apprête à se tenir le Grand Magal de Touba, un événement religieux annuel qui rassemble habituellement plus de 4 millions de pèlerins musulmans dans la ville sainte de Touba. Cette année, les autorités ont dû revoir leurs préparatifs en raison de la résurgence du mpox, ou variole du singe, dans le pays. Selon les derniers chiffres, le Sénégal a enregistré plus de 14 839 cas de Covid-19 avec 310 décès au 30 septembre. Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a décidé de renforcer les mesures sanitaires pour le Magal, prévu du 5 au 6 octobre.
Des mesures préventives essentielles
Les rassemblements religieux, sociaux et les regroupements dans les cuisines sont des activités courantes du Magal, propices à la propagation du virus. Les autorités ont donc mis en place des mesures préventives, notamment en matière de communication sur les risques et de participation communautaire. « Des mesures préventives, y compris des stratégies de communication sur les risques et de participation communautaire, à l’intention des individus, des familles, des collectivités et des pouvoirs publics, s’imposent pour faire passer des messages concernant les comportements à adopter et favoriser l’adoption de mesures essentielles pour prévenir et réduire autant que possible la propagation de l’infection ».
Le lavage des mains sera essentiel pour les ablutions et les autorités ont rendu obligatoire le port du masque à l’entrée de chaque mosquée, en particulier à la Grande Mosquée de Touba. Des gants et charlottes seront également fournis aux personnes chargées de préparer les repas gratuits distribués aux pèlerins.
Une surveillance étroite de la circulation du virus
La surveillance de la circulation du virus parmi les pèlerins sera d’une importance capitale. Des équipes médicales seront déployées sur place pour prendre en charge les éventuels cas de mpox et éviter une propagation incontrôlée de l’épidémie. Malgré ces mesures, certains défis persistent. Une étude a montré que 49% des Sénégalais relativiseraient le risque d’attraper une maladie et que 86% pensent que les prières protègent contre les maladies. De plus, 55% admettent qu’il est difficile de suivre les conseils de prévention et d’hygiène pendant le Magal.
Le Sénégal se trouve face à un défi sanitaire majeur avec la tenue du Grand Magal de Touba. Bien que des mesures aient été prises, la tâche s’annonce ardue pour éviter une catastrophe épidémique. Les autorités doivent redoubler de vigilance et les pèlerins respecter scrupuleusement les consignes sanitaires. Le Magal se tiendra coûte que coûte, mais la priorité doit être la santé publique. Aucun rassemblement religieux ne vaut le sacrifice de vies humaines.