Chapeau :
Une transition prolongée et un scrutin stratégique
Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, la Guinée est dirigée par le général Mamady Doumbouya et le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). L’accord avec la CEDEAO de mars 2022 prévoyait une transition de 36 mois vers un retour à l’ordre constitutionnel, échéance désormais dépassée. La promesse du général Doumbouya d’une « année d’élections » en 2025 se concrétise avec ce référendum, considéré comme une étape décisive pour restaurer la légitimité politique du pays.
Le fichier électoral définitif compte 6 768 458 électeurs, dont 125 271 à l’étranger. Le scrutin se déroulera dans 16 702 centres et 23 662 bureaux de vote. La campagne officielle, du 31 août au 18 septembre, donnera lieu à trois semaines de débats publics sur le projet de nouvelle Constitution, destiné à remplacer celle de 2020.
Tensions politiques et perspectives post-référendum
Le climat politique reste tendu : trois partis, dont les principaux de l’opposition UFDG et RPG-Arc-en-ciel, ont été suspendus pour « non-conformité », une décision contestée devant la justice et critiquée par la société civile. L’exclusion de formations majeures soulève des interrogations sur la transparence et la crédibilité du processus.
Le référendum n’est que la première étape d’un calendrier électoral plus large, incluant législatives, présidentielle et locales, dont les dates restent à définir. L’ensemble de ces scrutins vise à conclure la transition et à rétablir un ordre constitutionnel stable. L’issue de ce vote déterminera la trajectoire politique du pays et les bases d’une gouvernance civile durable et représentative.