Le 13 décembre 2024, l’Agence de sécurité aérienne de l’Union européenne (AESA) a publié une mise à jour de sa liste noire des compagnies aériennes, incluant 55 transporteurs africains. Cette décision, qui vise à garantir la sécurité des passagers dans l’espace aérien européen, porte le nombre total de compagnies interdites à 129. Parmi celles-ci, 100 sont certifiées dans 15 pays, en raison de lacunes en matière de surveillance de la sécurité par les autorités nationales.
Un contexte préoccupant
La liste noire des compagnies aériennes est un outil essentiel pour l’UE afin d’assurer un haut niveau de sécurité aérienne. Les compagnies peuvent être interdites d’opérer dans l’espace européen pour deux raisons principales : un manque de surveillance adéquate par les autorités aéronautiques des États concernés ou des manquements graves aux normes de sécurité au sein des transporteurs eux-mêmes.
Parmi les nouvelles entrées sur cette liste figure Air Tanzania, qui a été ajoutée pour ne pas avoir respecté les normes internationales de sécurité. Cette compagnie nationale tanzanienne avait pourtant récemment modernisé sa flotte et espérait étendre ses opérations vers le marché européen. La décision d’interdire Air Tanzania est un coup dur pour ses ambitions d’expansion.
Les pays concernés
Les 55 transporteurs africains figurant sur la liste proviennent principalement de pays où les normes de sécurité sont jugées insuffisantes. Les pays les plus touchés incluent la République démocratique du Congo, l’Angola et le Soudan. Par exemple, la République démocratique du Congo compte 13 compagnies interdites, tandis que l’Angola en a sept, à l’exception de TAAG, sa compagnie nationale.
Cette situation met en lumière les défis auxquels font face les compagnies aériennes africaines dans un contexte où la sécurité est primordiale pour gagner la confiance des passagers et accéder aux marchés internationaux.

Réactions et implications
La réaction des gouvernements concernés et des compagnies aériennes à cette mise à jour a été variée. Certains responsables ont exprimé leur déception face à cette décision, affirmant qu’elle nuit non seulement à l’image des transporteurs mais aussi aux économies locales qui dépendent du secteur aérien. Les compagnies touchées pourraient faire face à des pertes financières importantes en raison de l’impossibilité d’opérer vers un marché aussi crucial que celui de l’Union européenne. Les autorités tanzaniennes ont déjà annoncé leur intention de collaborer avec l’UE pour améliorer la sécurité au sein d’Air Tanzania et répondre aux préoccupations soulevées par l’AESA. Apostolos Tzitzikostas, commissaire européen au transport durable et au tourisme, a déclaré : « Nous exhortons vivement Air Tanzania à prendre des mesures rapides et décisives pour résoudre ces problèmes de sécurité. »
Perspectives futures
Alors que cette mise à jour soulève des questions sur la capacité des pays africains à garantir la sécurité aérienne, elle ouvre également un débat sur la nécessité d’une coopération accrue entre les États africains et les institutions internationales pour renforcer les normes de sécurité. Les entreprises aériennes concernées doivent maintenant envisager des stratégies pour se conformer aux exigences internationales afin d’espérer voir leurs interdictions levées. Cela pourrait inclure des investissements dans la formation du personnel, la mise à jour des équipements et le renforcement des protocoles opérationnels.
En conclusion, l’ajout de 55 transporteurs africains à la liste noire de l’UE souligne non seulement les défis persistants en matière de sécurité aérienne sur le continent, mais aussi l’importance d’une réponse collective pour améliorer les normes et garantir un avenir plus sûr pour tous les passagers. Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer comment ces compagnies pourront naviguer dans ce paysage complexe et potentiellement lucratif qu’est le transport aérien international.