Depuis plus de dix ans, le 42 avenue Foch à Paris incarne l’affaire des « biens mal acquis ». Ce luxueux hôtel particulier, appartenant à Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, a été saisi par la justice française pour détournement de fonds publics et blanchiment. Malgré une condamnation définitive en 2021 et une volonté française de vendre le bien, Malabo n’a jamais renoncé.
Après un premier échec en 2020 devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui a refusé de reconnaître le statut diplomatique de l’immeuble, la Guinée équatoriale revient à la charge en juillet 2025. Elle invoque cette fois la Convention des Nations unies contre la corruption et accuse la France de bloquer la restitution de ses biens souverains.
Elle exige des mesures conservatoires pour stopper la vente et obtenir un accès immédiat au bâtiment, affirmant qu’il lui appartient en tant qu’État et non à titre privé. Ce nouveau recours intervient alors que la France met en œuvre un dispositif inédit pour restituer aux populations les fonds issus des confiscations, sous forme de projets de développement. Une première mondiale saluée par les ONG, mais qui pourrait être remise en cause si la CIJ donne raison à Malabo.
Au-delà du volet judiciaire, cette affaire soulève de lourds enjeux géopolitiques. Elle teste la volonté française de lutter contre la corruption, tout en exposant Paris à un bras de fer diplomatique. Pour l’Afrique, c’est aussi une question de souveraineté : peut-on accepter que des biens soient saisis sans que les États concernés aient leur mot à dire ? L’audience prévue le 15 juillet à La Haye pourrait bien faire jurisprudence.
Sources : https://www.afrik.com/42-avenue-foch-l-immeuble-qui-defie-le-droit-international https://www.lacinquieme.tg/guinee-equatoriale-france-quand-le-bien-mal-acquis-reclame-justice/ https://africapresse.com/la-guinee-equatoriale-saisit-la-cour-internationale-de-justice-pour-bloquer-la-vente-dun-hotel-particulier-parisien/ https://burkina24.com/2025/07/08/la-guinee-equatoriale-saisit-la-cour-internationale-de-justice-pour-recuperer-un-hotel-particulier-parisien/