En 2025, le président camerounais Paul Biya occupe la première place mondiale parmi les dirigeants en exercice les plus âgés, à 91 ans. Chef de l’État depuis 1982, sa longévité incarne un cas extrême de stabilité mais aussi de stagnation institutionnelle, dans un pays en proie à des tensions sociopolitiques récurrentes. Malgré son âge, il envisage de se présenter à la présidentielle, illustrant les défis d’une transition politique incertaine.
Le classement mondial des dirigeants les plus âgés cette année-là comprend également plusieurs autres figures africaines. Outre Paul Biya, figurent Alassane Ouattara (83 ans, Côte d’Ivoire), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (82 ans, Guinée équatoriale), ainsi que Nangolo Mbumba (83 ans, Namibie), qui a assuré la présidence par intérim à partir de février 2024, à la suite du décès de Hage Geingob. Bien qu’il ait annoncé ne pas se représenter, il figurait encore parmi les chefs d’État en début d’année 2025, avant l’organisation des élections.
Voici la liste des dix dirigeants en fonction les plus âgés en 2025 :

La concentration de dirigeants africains dans ce classement interroge sur les mécanismes de renouvellement du leadership sur le continent, où la majorité de la population a moins de 25 ans. Si certains mettent en avant l’expérience et la stabilité qu’offrent ces figures historiques, d’autres y voient un frein à l’innovation, à la représentativité et à l’adaptation aux enjeux contemporains.
Ce débat n’est pas propre à l’Afrique, mais y prend une résonance particulière dans un contexte où la jeunesse réclame une participation plus active à la vie politique. La question n’est donc pas uniquement celle de l’âge, mais bien de la capacité des institutions à organiser des transitions inclusives, à préparer des successions transparentes et à faire place à de nouvelles générations prêtes à relever les défis futurs.